Cette découverte a été faite par la gendarmerie lors d'une opération à El-Bayadh où 14 quintaux de kif ont été saisis. Les trafiquants de drogue ont fait une nouvelle trouvaille : le transfert de la drogue vers l'étranger dans des containers. Cette découverte a été faite par les services de la gendarmerie nationale dans le cadre de l'enquête sur l'affaire des 14 quintaux de kif saisis le 20 avril dernier dans la région d'El-Bayadh. Il s'agit de la plus importante saisie de drogue au cours de ces dernières années, selon un officier de la gendarmerie chargé de cette enquête. Cette drogue, du kif traité, soigneusement dissimulée dans le double fond de la benne d'un camion, a été découverte lors d'une embuscade des douaniers à Mecheria. Deux individus ont été arrêtés lors de cette opération dont l'un était connu des services de sécurité. Il s'est lancé dans le trafic de drogue depuis plus de trois ans. Il recevait des livraisons régulières et importantes de drogue en provenance du Maroc qu'il acheminait vers le Centre, l'Ouest et le Sud-Est du pays (Chlef, Blida, Alger, Mascara, Oran, El-Oued, Touggourt, Ouargla et Illizi). Du reste, l'enquête a révélé que les 14 quintaux saisis ont été livrés la veille de leur saisie par un Marocain à dos de mulet depuis la localité marocaine de Berghemt avant d'être acheminés jusqu'au tracé frontalier près de la localité d'El-Arricha, dans la wilaya de Tlemcen. Selon les aveux des personnes interpellées, qui font partie d'une organisation dont le cerveau était jusque-là inconnu des services de sécurité, cette drogue était destinée à alimenter des réseaux internationaux, notamment français. La tête pensante de ce réseau est propriétaire d'un parc de transport à Hassi Ben Okba, dans la région d'Oran, dont de nombreux véhicules disposant de caches aménagées pour le transport de la drogue. Ce cerveau, dont un des cousins est recherché et fait partie d'un réseau international de trafic de stupéfiants, est la pierre angulaire de ce trafic vers l'étranger, selon les révélations de l'enquête. En effet, c'est lui et son cousin qui procèdent au chargement de la drogue dans des containers vides dotés de caches dans le fond. Ces caches sont ensuite soudées alors que la drogue est couverte d'un produit spécial destiné à neutraliser l'odorat des chiens renifleurs lors d'une éventuelle opération de contrôle. Ces containers, ainsi remplis de drogue, à l'insu de leurs propriétaires, selon toute vraisemblance, sont expédiés en consignation le plus souvent vers la France, à partir des ports d'Oran et de Mostaganem. La question qui se pose est comment les membres de ce réseau parviennent-ils à accéder avec autant de facilités à la zone sous-douanes où se trouvent ces containers pour y cacher leur drogue ? A moins qu'ils ne disposent de complicités dans cette zone. Cette nouvelle affaire remet, encore une fois, sur la tapis la question du contrôle aux frontières. L'importance, la régularité et la facilité déconcertante avec lesquelles les trafiquants de drogue arrivent à faire passer leur marchandise du Maroc pour l'acheminer vers plusieurs villes du pays soulèvent beaucoup d'interrogations, notamment sur les moyens dont ils disposent et des éventuelles complicités dont ils bénéficient. R. B.