Pour sa quatrième année consécutive en Ligue des champions africaine, la JS Kabylie devrait confirmer son apprentissage et tente de placer la barre un peu plus haut dans une épreuve difficile où les plus grosses cylindrées africaines se bousculent au portillon pour se frayer un passage dans la cour des grands d'Afrique. Si pour sa première participation en Champions League, la JSK s'était cassée les dents en 2005 sous le direction du coach français Christian Coste, une élimination amère et prématurée face aux Guinéens du Fello-Star, il n'en demeure pas moins que lors des deux dernières éditions, la formation kabyle a réussi à se hisser par deux fois aux fameuses poules de l'épreuve, une première fois en se qualifiant aux dépens du Raja de Casablanca (2006), puis la saison dernière encore devant les Camerounais de Coton-Sport de Garoua (2007). Mais voilà qu'en deux participations aux poules, la JSK n'a pu accéder au stade des demi-finales pour atteindre le fameux carré d'as de l'épreuve où se mijotent les plus grosses convoitises, se limitant à terminer 4e et bon dernier de son groupe en 2007 pour terminer finalement en 3e position, la saison dernière, pour laisser place au Ahly du Caire, futur vainqueur de l'épreuve, et surtout l'étonnante formation de l'Ittihad de Tripoli qui était pourtant largement à la portée des Canaris. Qu'importe le passé, la JSK veut tenter le diable cette année pour élever quelque peu la barre et tenter ainsi un passage en force pour caresser le rêve fou d'aller en demi-finale. Mais il faut dire que ce ne sera guère chose aisée, car faut-il d'abord se qualifier pour les poules, ce qui n'est pas toujours une mince affaire, pour prétendre alors à d'autres défis à l'étage supérieur. Or, il faut bien se rendre à l'évidence que le représentant algérien n'a pas été tellement gâté, cette fois-ci, par le tirage au sort, puisqu'il se trouve confronté, dès son entrée en lice, au représentant d'un football ghanéen toujours prisé en Afrique et qui vient de prouver sa hiérarchie continentale en organisant majestueusement la dernière Coupe d'Afrique des nations. Certes, la formation d'Ashanti Goldfields est encore un illustre inconnu et ne relève pas du même calibre que l'Ashanti Kotoko de Komasi ou encore du Hearts Of Oak d'Accra, les deux clubs les plus prestigieux au Ghana, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit bien d'un “Gold Team” qui s'efforcera de représenter dignement le football à la fois technique et musclé de l'Afrique anglophone et de tenter un coup d'exploit face à la JSK dont la notoriété internationale est désormais bien établie. Pour prendre la mesure des Ghanéens, la JSK devrait sortir le grand jeu, quand bien même elle sera handicapée par l'absence de trois titulaires indiscutables et, comme par hasard, relevant tous du bastion défensif, puisque Nassim Oussalah et le Malien Demba Barry sont tous deux blessés, alors que le capitaine Brahim Zafour dont l'expérience internationale est un atout non négligeable est suspendu pour ce premier match de Ligue des champions. C'est dire que le coach Moussa Saïb compte reconduire la même défense qui s'était inclinée à Tlemcen en championnat, avec Chaouchi dans les buts, le tandem Coulibaly-Harkat dans l'axe central et Meftah et Khedis devant occuper les deux couloirs, le premier dans son poste habituel à droite et le second dans un rôle nouveau d'arrière gauche. Mais si Saïb se fait quelques soucis en défense où même le jeune Aït-Kaci peut être éventuellement incorporé, il n'en demeure pas moins qu'il n'aura que l'embarras du choix d'abord au milieu de terrain où le Béninois Wassiou a repris se place après son éclipse de la Can 2008 au Ghana et Tayeb Berramla est complètement guéri après deux semaines de soins intensifs. En attaque, il y aura bien de la concurrence dans l'air, puisque les deux buteurs attitrés de l'équipe Hemani et Bensaïd rêvent de faire parler la poudre, alors que ces ailiers imprévisibles, comme Amaouch, Derrag ou encore Douicher, sont capables de faire basculer le match au profit des Canaris qui doivent absolument l'emporter avec un écart de buts sécurisant pour envisager le match retour avec beaucoup de confiance et surtout de sérénité. Toujours est-il que les Vert et Jaune qui ont installé leur QG des grandes batailles depuis quelques jours déjà à l'hôtel Amraoua mijotent un sacré coup ce vendredi, pour peu que leur merveilleux public soit au rendez-vous. Mohamed Haouchine