L'objectif est de renforcer les liens de solidarité entre les pays maghrébins et d'instaurer une véritable “culture du sang”. À l'approche de la journée maghrébine du don de sang, dont la date a été fixée au 30 mars, le forum d'El Moudjahid a accueilli, hier, le Pr Kezzal, président de l'Agence nationale du sang (ANS), ainsi que le Dr Gherbi, secrétaire général de la Fédération algérienne du don du sang afin de s'exprimer sur le sujet. En plus d'y consacrer une journée nationale tous les 24 octobre et une journée internationale tous les 14 juin, l'importance du don de sang est telle qu'une journée maghrébine a été pensée afin de renforcer les liens de solidarité entre les pays maghrébins et d'instaurer une véritable “culture du sang”, et ce, dans le but d'arriver un jour à une autosuffisance en sang et produits sanguins. La réalisation de cet objectif passe obligatoirement par l'augmentation du nombre de donneurs volontaires et leur fidélisation. Selon des statistiques provenant des 179 structures de récolte du sang, il y a eu pour l'année 2007 environ 368 000 dons, soit une moyenne nationale de 10,81 donneurs pour 1 000 habitants. Ce chiffre est estimé en hausse de 10% par rapport à l'année dernière. Le problème noté est que 51% de ces dons sont des dons familiaux, donc des dons faits dans l'urgence par des donneurs qui ne seront que très rarement fidélisés. C'est d'autant plus problématique que les structures hospitalières sont limitées en termes de capacités de stockage. L'objectif fixé par la réforme engagée dans le secteur est de réduire les dons familiaux à 20% seulement afin d'atteindre les 80% de dons volontaires. Nous citerons l'exemple de la wilaya de Constantine où les donneurs sont assez nombreux pour qu'on n'ait plus recours aux dons familiaux. Cette même réforme prévoit également d'augmenter le nombre des structures de récolte du sang afin d'atteindre les 230 structures qui seront toutes dotées d'équipements spécifiques qui servent à la séparation, à l'analyse et au stockage du sang récolté. Le sang, en tant que produit brut, est gratuit. Par conséquent, afin d'optimiser la rentabilité des équipements nécessaires aux structures de récolte, lesquelles sont financées uniquement par les subventions du ministère de la Santé, il est nécessaire de séparer ses composantes, à savoir le plasma, les plaquettes et les globules rouges, sachant que leur mode de stockage est différent. Alors qu'en 2005, le taux de séparation du sang n'atteignait que 50%, il est aujourd'hui estimé à 90%, l'objectif fixé étant de 100%. Signalons que la demande en plaquettes est supérieure à la production de ces dernières, tandis que le plasma est en surproduction et que la production de globules rouges est, en général, suffisante. Le volet formation n'a pas été oublié par la réforme puisque 33 médecins en transfusion sanguine ont été formés en 2007 et une prochaine session aura lieu au mois d'avril de l'année en cours. En effet, lors d'un don de sang, la présence d'au moins un médecin est indispensable et ce, afin de filtrer les donneurs. En 2007, 40 000 candidats au don du sang ont été refusés pour diverses raisons, parmi eux 5 000 ont accusé un refus définitif. À l'approche de l'été, une saison durant laquelle la demande en transfusions sanguines est particulièrement importante, les conférenciers ont profité de l'occasion pour réitérer l'appel aux dons de sang. Amina Hadjiat