La commune de Aïn Tinn, située à une quinzaine de kilomètres à l'est de Mila, est considérée comme la plus polluée des communes de la wilaya et des plus vulnérables. À sa proximité, de nombreuses carrières de gravier et d'importantes fuites d'eau enregistrées depuis des mois le long des géantes conduites du transfert de Beni Haroun surplombant l'agglomération, ont fini par avoir de sérieuses incidences tant sur la santé de la population que sur le tissu urbain et la nappe phréatique. Et si le malencontreux problème des fuites d'eau est en passe de connaître son épilogue, selon de récentes déclarations des services de l'hydraulique, les riverains demeurent particulièrement préoccupés par la dégradation effrénée de leur cadre de vie, mettant à l'index les carrières de sable et de gravier implantées dans l'environnement immédiat de la localité. On déplore, notamment, les explosions de TNT, auxquelles recourent les exploitants de ces sites, les nuages de poussière générés par ces déflagrations et les incessantes navettes de camions de gros à travers le centre urbain. Une virée sur les lieux nous a permis de voir de près tout le mal occasionné aux routes et aux habitations. En effet, la route communale menant à Aïn Tinn est quasiment impraticable en raison des affaissements qui l'émaillent. Quant aux habitations situées de part et d'autre de cette route, elles sont toutes couvertes d'une épaisse couche de poussière grisâtre et de lézardes si béantes qu'elles livrent parfois l'intimité de ces maisons aux usagers de la route. Autres retombées néfastes de cette situation sur le milieu environnemental, elles sont observables sur les eaux des puits et des sources de la commune. Des riverains affirment, en effet, que la pollution causée par les poussières a rendu les eaux des sources impropres à la consommation. Affirmations corroborées d'ailleurs par des analyses de laboratoire effectuées par les services de l'APC. Cela sans parler de la recrudescence des maladies respiratoires dans la région en raison notamment de la pollution de l'air. Devant cette situation intenable, le président de l'APC, en vue d'alléger un tant soit peu les souffrances de la population, a promis de trouver un nouvel itinéraire pour dévier les camions qui sillonnent le village vers l'extérieur de l'agglomération. K. Bouabdellah