Le président Abdelaziz Bouteflika, après une absence de la scène qui a alimenté bien des rumeurs sur son état de santé, renoue avec les sorties sur le terrain. Un exercice qu'il affectionne bien pour le contact direct avec les citoyens. Dès demain, il entame une tournée à l'est du pays qui le conduira successivement à Constantine, Batna, Oum El-Bouaghi, Mila et Jijel. Des infrastructures économiques et sociales seront inaugurées, en particulier dans le domaine de l'hydraulique, avec la mise en eau des barrages de Béni Haroun. Cette énième sortie du président de la République à l'est du pays intervient aussi dans un contexte politique marqué par la coïncidence de plusieurs échéances, sur fond de flambée des prix qui pénalise d'abord les petits citoyens de Constantine, Batna, Khenchela, Jijel. Une façon aussi pour le président Bouteflika de témoigner ainsi sa proximité, voire sa solidarité avec les habitants de ces wilayas qui, à l'instar des autres régions du pays, sont appelés à voter le 29 novembre prochain pour renouveler les mandats des élus locaux. Batna Pour que n'aient plus soif les Aurès Les deux grandes cérémonies d'inauguration du président de la République, qui sera en visite officielle dans la wilaya des Aurès, seront l'inauguration de la station de traitement des eaux du barrage et la mise en service du deuxième couloir d'alimentation en eau potable des villes de la wilaya de Khenchela, d'une capacité d'AEP de 12 hm3/an. Les trois couloirs d'alimentation en eau potable à partir du barrage de Koudiat Medouar (d'une capacité de 62 millions mètres cubes) qui assureront aux villes des wilayas de Batna et Khenchela, dans un premier temps, une capacité d'AEP DE 59 hm3/an sont opérationnels. Concernant le premier couloir qui alimentera en eau les villes de Batna, Tazoult, Barika et Aïn Touta, ce couloir aura une capacité de 42 hm3/an. Pour ce qui est du deuxième couloir des villes de Khenchela, Kzis, Oued Rechache et Mahmel, ce réseau d'alimentation fournira 12 hm3/an. Enfin, pour le troisième couloir de la ville d'Arris, qui sera programmé incessamment, il laissera couler un volume d'eau de 5 hm3/an. Rappelons que le premier couloir, dont les travaux ont commencé le mois de juillet 2005, est d'un coût de 6 milliards 500 millions de dinars ; le deuxième couloir dont les travaux ont commencé le mois de mai 2005 est d'un montant financier de 4 milliards 700 millions de dinars et le troisième, couloir, dont les travaux ont débuté le juillet 2006, a coûté 1 milliard 800 millions de dinars. Les eaux du barrage de Koudiat-Medouar qui seront transférées vers les villes des wilayas de Batna et de Khenchela apporteront un grand soulagement en matière d'alimentation en eau potable et d'hygiène. BoumaIla B. Jijel Jamais la wilaya n'a connu un tel effort de développement La wilaya de Jijel accueillera, aujourd'hui, le président de la République. C'est la quatrième visite dans cette wilaya depuis sa première élection. Cette virée sur la Corniche vient au moment où les choses commencent à bouger dans cette wilaya avec des dizaines de projets réalisés ces dernières années, rendant espoir aux habitants de la cité. À Jijel, le secteur de l'hydraulique a été gâté ces dernières années avec la réalisation de trois barrages pour l'alimentation en eau potable et pour l'irrigation : le barrage Boussiara à El-Milia, Tabalout à Texenna et le barrage de Kissir à El-Aouana. Ces trois ouvrages seront inspectés par le président de la République qui ne cesse de rappeler la place de “l'or bleu” dans sa politique de développement global. La toute nouvelle maison de la culture pourrait être, elle aussi, une halte pour le Président. Elle est considérée comme le plus grand ouvrage culturel que la wilaya a réalisé depuis l'Indépendance. Par sa localisation, son architecture et sa vocation, elle concurrence les autres maisons de la culture même des grandes villes du pays. Les projets du secteur des travaux publics, qui a bénéficié à lui seul pendant l'année 2004 d'environ 12 000 milliards de centimes, feront, eux aussi, l'objet de l'inspection du président de la République. On cite, à titre indicatif, le tunnel Oued Dar El-Oued sur la RN43, dans la commune de Ziama Mansouriah, un bel ouvrage devenu à force des espoirs et des contraintes un défi aussi bien pour les autorités centrales que locales. Le développement est censé répondre aux attentes des populations locales. Ainsi, l'information de proximité est une passerelle entre les autorités chargées de la gestion des projets et les citoyens qui les imposent en tant que besoins. À ce sujet, une halte du Président est attendue dans les locaux de la très bien agencée et dynamique Radio Jijel qui a commencé à émettre le 1er novembre dernier. Mourad Bouchama Oum El-Bouaghi La question de l'eau au menu L'occasion sera certainement mise à profit par le premier magistrat du pays pour inspecter plusieurs projets de développement local dont le barrage d'Ourkis, situé à 10 kilomètres au sud d'Aïn Fekroun. Ce bassin, d'une capacité de 70 milliards de mètres cubes, devra alimenter en eau potable les villes d'Aïn M'lila, Aïn Kercha, Aïn Beïda, Aïn Fekroun et Oum El-Bouaghi, ainsi que l'irrigation de milliers d'hectares à Chemora, dans la wilaya de Batna et à Bougherara Saoudi, au sud-ouest d'Oum El-Bouaghi. La réalisation de cette importante infrastructure, démarrée en 2006, a été confiée à une entreprise serbe. Les délais de réalisation sont fixés à 24 mois. Le taux d'avancement des travaux est estimé à 25%. Les études de transfert des eaux à partir du barrage de Béni Haroun, dans la wilaya de Mila, sont en cours. Nous citerons également parmi les sites proposés à la visite, le nouveau stade d'Oum El-Bouaghi, achevé il y a quelques semaines, le siège de la Badr, le centre des archives et le centre universitaire Larbi-Ben-M'hidi où est prévue la réception de 200 places pédagogiques, d'une bibliothèque, de 5 amphithéâtres, de 8 ateliers et de 500 lits, 4e tranche à la résidence Ghediri. À Aïn Beïda, la capitale des Haraktas, la population vit toujours dans l'espoir de voir sa ville promue au rang de chef-lieu de wilaya et ce, à travers le nouveau découpage administratif annoncé il y a quelque temps par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Yazid Zerhouni. Au niveau de cette daïra, il est question du nouveau pôle universitaire avec une résidence de 1 500 lits. La réalisation de l'ensemble de ces infrastructures universitaires devrait permettre au centre, ayant ouvert ses portes en 1984 sous forme d'instituts, de s'ériger en université, l'une des attentes des populations d'Oum El-Bouaghi. B. Nacer Mila La visite s'annonce sous de bons auspices Cette visite qui revêt une importance capitale non seulement pour Mila, mais aussi pour l'ensemble des wilayas de l'Est, sera principalement ponctuée par 9 points dont 7 sont prévus au niveau du complexe hydraulique de Béni Haroun. Le chef de l'Etat se rendra, en effet, dans les communes de Mila, Aïn Tinn Oued Athmania et Sidi Merouane. Au niveau de la dernière localité citée, le président de la République procédera à l'inspection du chantier de la station d'épuration (Step) en construction sur les berges sud du lac de Béni Haroun. Mais le plus important point sera incontestablement celui prévu à Douar El-Bidi, dans la commune de Mila, où l'hôte de la wilaya procédera à l'inauguration de la station de pompage et de “l'anti-bélier”, deux ouvrages considérés comme le cœur de tout le transfert des eaux de Béni Haroun. La station de pompage, l'une des plus importantes au monde avec une capacité de refoulement de 23 000 litres par seconde, a été réalisée par le consortium franco-espagnol Alstom-Dragados, alors que l'autre ouvrage, l'anti-bélier, est l'œuvre de l'italien Condott. La visite s'annonce, du reste, sous de bons auspices. Toutefois, deux sujets brûlants pourraient être évoqués en marge de cette tournée présidentielle, estiment les observateurs. L'allusion est faite à la liaison entre les communes de Chigara et Sidi Merouane au moyen d'un pont et la récurrente question du reboisement des berges du lac de Béni Haroun. Ce dernier sujet, pour rappel, a défrayé la chronique en février dernier, après que le wali eut ordonné une enquête sur la gestion du programme de reboisement du bassin de Béni Haroun auquel l'Etat a accordé près de 288 milliards de centimes. En tout état de cause, le complexe hydraulique de Béni Haroun, destiné à alimenter 6 wilayas de l'est en eau, à savoir Constantine, Mila, Jijel, Oum El-Bouaghi, Batna et Khenchela sera enfin inauguré après 27 ans d'attente à la grande satisfaction des populations de ces régions qui n'ont pas désepéré depuis d'avoir de l'eau h24 dans leurs robinets. Kamel Bouabdallah Constantine Une visite de travail… à forte connotation politique À Constantine, bien que jusqu'à hier aucun détail sur les points à visiter n'ait été donné, le président de la République, en plus de son assistance à l'opération symbolique de réception des premières eaux du barrage de Béni Haroun, inaugurera plusieurs édifices socioéconomiques. On cite, à titre indicatif, le nouvel hôpital militaire régional de la nouvelle ville Ali-Mendjeli qui remplacera celui de Didouche-Mourad ou encore la nouvelle unité principale de la Protection civile, ainsi que des établissements de tourisme et de loisirs implantés dans la commune du Khroub. Contrairement aux précédents déplacements du président de la République, le caractère “technique” — généralement du ressort de l'Exécutif, si l'on ose dire — de la visite déclasse son côté festif et populaire qui caractérise usuellement les sorties des chefs d'Etat. En effet, les préparatifs protocolaires d'accueil laissent penser que la sortie du chef de l'Etat s'apparente à des briefings sur terrain du premier magistrat du pays avec les responsables de la gestion de son programme. Mohamed Benmessaoud