Une séance de travail réunissant la commission de coordination du mouvement associatif de la ville et les différentes associations de quartiers s'est tenue à Maghnia en vue d'élaborer une stratégie de travail dans le cadre d'un programme d'embellissement environnemental de la ville et de ses localités limitrophes. Après avoir présenté les différentes tâches demandées aux représentants de ces associations dans le cadre de la concrétisation de ce programme, le premier vice-président de l'APC fera savoir aux représentants du mouvement associatif présents qu'un prix d'une valeur de plus de 50 millions de centimes sera décerné à l'association de quartier qui réussira cette tâche. Prenant la parole, un représentant du mouvement associatif dressera un tableau peu reluisant et très éloquent sur l'état des lieux de la ville et de ses environs en déclarant : “Nous pouvons demander à la rigueur aux habitants de nos quartiers de consacrer une demi-journée pour un volontariat de reboisement d'aires de jeux ou de détente, mais de là à leur demander de prendre en charge le nettoyage des décharges publiques à travers la ville à leurs propres dépens, ceci me semble chose impossible et irréalisable dans les circonstances actuelles !”Maghnia, conçue à l'époque coloniale pour accueillir tout au plus une vingtaine de milliers d'âmes, est aujourd'hui une ville qui étouffe. La ville a connu, durant ces deux dernières décennies, une démographie galopante qui a fait multiplier ce nombre par dix pour atteindre aujourd'hui une population de plus de 150 000 habitants auxquels viennent s'agglutiner régulièrement des milliers de transitaires en provenance des daïras et des wilayas avoisinantes. Ce phénomène de démographie ne s'est malheureusement pas accompagné du développement structurel escompté, affirmeront d'autres intervenants du mouvement associatif présents sur place. Des dizaines de milliers de citoyens peuplent les cités-dortoirs et les bidonvilles érigés ces 20 dernières années. Une véritable anarchie règne dans cette ville qui est plongée actuellement dans un véritable marasme économique, social et culturel, feront remarquer certains représentants de localités agricoles frontalières. L'activité économique ne se trouve qu'à l'état embryonnaire à Maghnia où les unités de production qui pourraient, à la limite, justifier l'encombrement ambiant, se comptent aujourd'hui sur les doigts d'une main. Abordant le problème de la circulation routière, les représentants du mouvement associatif sont catégoriques. Des milliers de véhicules, tous types confondus, sillonnent dans une anarchie et un cafouillage indescriptibles. Même les camions de gros tonnage empruntent les rues de la ville, faute d'un plan de circulation adéquat. Les embouteillages, autrefois inconnus à Maghnia, sont devenus aujourd'hui une réalité trop contraignante pour ne pas être remarquée. La démultiplication des goulots d'étranglement à hauteur du boulevard Khemisti et du pont menant vers l'hôpital où sont bâtis deux lycées et un centre de formation professionnelle, ou encore au niveau de la route de Tlemcen qui traverse en longueur le centre-ville, n'est pas fait pour arranger les choses, déplorent des riverains du centre-ville. Ce qui était “le village de Maghnia” est devenu une ville avec, en sus, les défauts d'une grande ville, nous fait-on remarquer.L'absence de parkings a laissé le champ libre à une catégorie de marginaux de la société qui se sont autoproclamés “gardiens de voitures”, comme c'est le cas aujourd'hui à proximité de la grande mosquée. Un autre phénomène tout aussi contraignant est cette désagréable tendance qu'ont les commerçants de la ville à squatter tous les trottoirs mis à la disposition des piétons pour étaler leurs marchandises. Un comportement qui a pour conséquence la perturbation de la circulation et la provocation de nombreux accidents. Ali Moussa