Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a été, hier, l'hôte de la wilaya de Tiaret où il a officiellement inauguré la session de formation initiée au profit d'une centaine de maires issus des wilayas de Tiaret, Relizane, Chlef, Tissemsilt et Saïda. D'emblée, le ministre a brossé un flash-back des résultats considérés passables des dernières élections locales à la lumière desquelles 80% des Assemblées communales ont vu l'émergence de nouveaux présidents élus pour la première fois. Dans ce sillage, il précisera que plus de 50% des élus locaux jouissent d'un niveau universitaire et les autres des paliers moyen ou secondaire. Comme pour tenter de mieux motiver ses troupes, ce dernier dressera un tableau comparatif entre l'Algérie du lendemain de l'Indépendance et celle d'aujourd'hui en illustrant quelques paramètres fondamentaux à l'instar de la population rurale qui représentait 70% en 1962 pour décroître à 30% actuellement. “En 1962, à peine 300 000 élèves étaient scolarisés, alors que nous enregistrons, en ce moment, plus de 8 millions entre collégiens et lycéens ainsi qu'un million et demi d'universitaires”, affirmera-t-il en insistant sur la richesse de l'Algérie en matière de patrimoine humain qui compte des milliers de cadres supérieurs. Néanmoins, le paradoxe relève, selon lui, de la question qui se pose sur la manière de gérer cette adversité. “Compte tenu de toutes ces ampleurs qui sont génératrices de bien des exigences, la mission du maire, censé être le ciment de toutes les couches sociales de sa commune, et peu importe les obédiences politiques, se veut d'une extrême lourdeur”, tenait-il à dire en expliquant ainsi les atouts ayant poussé son département à initier ce cycle de formation qui a débuté le mois de mars pour prendre fin en juin prochain, avec une sentence, du 16 au 30 avril, à cause du lancement de l'opération relative au recensement général de la population et de l'habitat. Au demeurant, M. Zerhouni n'a pas manqué d'exhorter les participants à ce regroupement de faire montre de bon sens et de civisme afin de mieux mener leur mandat. Dans ce contexte, il a réitéré son espoir de voir ces derniers se consacrer au bien-être des populations en approuvant la communication et en prônant la concertation avec le mouvement associatif, les notables, les comités de quartier et la société civile d'une manière élargie. De même, il maintiendra que la transparence dans les différentes décisions et l'élaboration du plan d'action doit être impérative afin de mieux convaincre le citoyen des réalités du terrain et des difficultés sur lesquelles butent les élus locaux. “En votre qualité de représentant de l'Etat au niveau local, vous êtes appelés à faire preuve de magnificence et de générosité pour vous aligner adroitement sur un baromètre clément qui puisse vous garantir de meilleures relations avec les citoyens de vos communes qui attendent beaucoup de vous”, soutenait-il. Toutefois, le ministre de l'Intérieur n'y a pas été de main morte pour assurer les élus par une série de mesures entreprises par son département au profit des communes et des élus qui sont dotés d'outils modernes pour mettre en œuvre leurs actions. Ainsi, il mettra en exergue la révision en hausse de l'indemnité allouée aux exécutifs communaux et le projet de définition d'un statut particulier au profit de ces derniers. Dans la foulée, ce dernier affirmera que les dettes des communes seront épongées par le Trésor public comme c'était le cas en 2000 où 80% des communes déficitaires ont été soutenues dans des dettes estimées à 23 milliards de DA. Néanmoins, il n'a pas manqué de revenir sur les équipements locaux pour avancer que les parcs communaux seront renforcés et qu'il est inscrit un projet de réalisation de 1 200 bibliothèques communales et 256 logements de fonction au profit des secrétaires généraux. Par ailleurs, il conclura par la meilleure des décisions prises qui s'articule autour d'une avance que le Trésor public est instruit de débloquer aux APC, en début d'année, afin d'éviter tout retard quant à la liquidation des dépenses obligatoires comme le traitement du personnel. R. SALEM