Le Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (FSIE), dont les statuts ont été fixés par le décret 06-11 du 12 mars 2006, vient prendre place dans le système financier national. C'est en s'inspirant de l'expérience réussie de la Fédération des travailleurs du Québec que le fonds a été créé par la loi 04/21 du 29 décembre 2004 portant loi de finance pour 2005. Mohamed Tessa, directeur générale du FSIE a expliqué, hier, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à la maison de la presse Tahar-Djaout à Alger, le fonctionnement de ce fonds. Partant d'un capital de 150 millions de dinars, il entame maintenant la phase pratique de réalisation de ses objectifs stratégiques et de son plan d'action triennal 2008-2010 qui a été adopté par l'assemblée générale réunie en session extraordinaire le 10 mars dernier. Ainsi, le FSIE a pour mission de collecter la petite épargne par voie de souscription individuelle et volontaire ouverte à tous les citoyens et particulièrement aux travailleurs. Cette épargne est ensuite canalisée pour financer les PME et pour faire l'objet de placements sécurisés en valeurs mobilières. De la sorte, le fonds contribuera par ses activités à la création et à la préservation de l'emploi et au renforcement du réseau des PME en Algérie. Défini comme une société à capital variable, le FSIE se distingue, cependant, des autres véhicules d'investissement par des spécificités qui donnent à son action un caractère novateur. Il s'agit là, en fait, du premier fonds d'investissement algérien faisant appel à l'actionnariat populaire, aisément accessible aux petites et moyennes entreprises. “Les pouvoirs publics ont réservé un traitement de faveur au projet. Ils ont estimé que la décision d'épargner à long terme est un acte de solidarité à l'égard de la création d'emplois. En multipliant les opportunités d'emploi, en contribuant à élargir l'assiette des cotisations sociales et à réduire sensiblement les charges qui pèsent sur l'Etat afin d'assumer la protection des personnes sans revenus”, a-t-il précisé. Cependant, le ministère des Finances, en contrepartie, a mis en place un dispositif approprié qui porte sur une bonification de 10% de la valeur de chaque action souscrite et un traitement fiscal aligné sur celui dont bénéficie les Sicav. Signalons que les produits des actifs financiers sont imposés au taux de 1% libératoire à concurrence d'un montant de 200 000 DA. La première souscription débutera au mois de novembre prochain, les initiateurs du fonds visent, également, à attendre le nombre de 3 000 personnes d'ici à fin 2008 et le chiffre de 15 000 personnes en 2009. Le premier investissement aura lieu en 2010. Le FSIE va constituer un outil supplémentaire d'accompagnement dans le processus de privatisation où il jouera alors un rôle, non seulement de partenariat de l'entreprise, mais aussi de mandataire choisi par les travailleurs pour prendre en charge leurs intérêts financiers. Par ailleurs, le directeur du FSIE a tenu à rassurer les travailleurs de la crédibilité du fonds en déclarant que “les Algériens ont été longtemps traumatisés par des scandales financiers, et pour cela, un conseil d'administration a été mis en place, composé de plusieurs partenaires, notamment la Centrale syndicale et chapeauté par le ministère de Finances, afin de veiller sur la crédibilité du fonds, l'étique, le bon fonctionnement et la transparence de ce dernier”. Précisons que le FSIE a bénéficié, durant sa phase de projet, de la coopération canadienne qui a financé l'expertise technique de haut niveau qu'a apportée le fonds FTQ. Cette expertise est d'ailleurs appelée à se poursuivre durant les premières années d'activité du FSIE. Les initiateurs de ce fonds ont lancé un appel à l'adhésion, et notamment à l'aide financière de l'Etat ainsi que le patronat. N. A.