Un Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi vient de naître en Algérie et viendrait renforcer l'infrastructure financière qui peine à se mettre à la hauteur des attentes des citoyens et des promoteurs de projets. Le projet devient réalité après qu'en mars 2006 un décret exécutif (n° 06-117 du 12 mars 2006), proposé par le ministre des Finances, eut été signé par le chef du gouvernement. Ce texte fixe les statuts (rendus publics hier par le notaire) du Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (FSIE). Ce projet, qui s'inspire beaucoup de l'expérience canadienne du Fonds de solidarité de la FTQ, est en fait l'exception qui confirme la règle. Dans sa conception originelle, le FSIE est destiné à intervenir dans le créneau du capital de développement pour faciliter l'accès au financement des PME et renforcer leurs capacités de création d'emplois. Le FSIE a pour mission de mobiliser l'épargne des citoyens moyennant certaines mesures incitatives, telles les exonérations fiscales et autres bonifications, pour l'orienter vers les actions de développement. Le fonds s'inscrit ainsi dans une finalité d'intérêt public qui explique l'appui que lui accorde le gouvernement. Le FSIE a pour but de maintenir, créer et sauvegarder les emplois, promouvoir les petites et moyennes entreprises, transformer l'épargne individuelle et volontaire en investissements dans ces PME qui sont maintenant des lieux par excellence de création de richesses et d'emplois et le moteur du développement, contribuer à assurer la formation économique et financière des travailleurs des entreprises, contribuer à la facilitation du dialogue social et, enfin, de soutenir les stratégies nationales et constructives face au processus de mondialisation. Le FSIE donnera un poids particulier et une crédibilité accrue aux travailleurs qui sont appelés à en devenir les premiers épargnants. Il repose avant tout sur l'effort collectif et la volonté des travailleurs de contribuer à bâtir une économie nationale dont le moteur n'est pas exclusivement la rentabilité à outrance mais également la prise en compte des aspects sociaux du développement. C'est probablement l'un des rares projets initiés qui exclut d'être suspendu aux crochets de l'État. En effet, le principe de base est que le FSIE prenne son envol avec un appui financier de démarrage des pouvoirs publics (150.000.000 DA) pour ensuite financer son propre fonctionnement et permettre aux PME d'accéder plus facilement aux financements selon les procédures en vigueur. Le FSIE revêt, en outre, un intérêt considérable dans le contexte actuel de notre pays. Il devra être, en effet, un réel instrument d'accompagnement du processus de privatisation d'entreprises qui rencontrent souvent des difficultés lorsqu'il s'agit, entre autres, d'organiser les modalités de participation des travailleurs. On pourrait penser ici que l'agenda de l'inévitable privatisation dans lequel s'inscrivent maintenant nombre d'entreprises sera d'autant plus respecté que les aspects touchant au règlement des questions complexes (techniques, juridiques, financières) concernant les travailleurs sont un volet relevant parfaitement de l'expertise du fonds. Le FSIE sera un bon véhicule d'investissement au service des petites et moyennes entreprises qui se signalent par leur dynamisme et par une relative efficacité dans les sphères de la production et des services mais où elles sont souvent malheureusement confrontées à de nombreuses difficultés. Elles sont pourtant le moteur de la croissance et le lieu privilégié de création d'emplois. Elles seront appelées à occuper une place grandissante dans l'économie nationale. L'Etat a concédé au FSIE, dans le cadre de la loi de finances évoquée plus haut, des avantages fiscaux en relation avec ses activités et des exonérations sur l'épargne de ses actionnaires pour encourager et développer l'épargne individuelle et volontaire.