Ce nouveau centre permettra aux couples n'ayant pas les moyens de se faire suivre dans les cliniques privées, d'avoir une chance de devenir parents. L'hôpital Parnet à Hussein Dey a été choisi pour l'implantion du premier Centre national de procréation médicalement assistée dans le secteur public en Algérie. Le projet est en voie de concrétisation, et si les équipements et les infrastructures sont livrés à temps, le centre ouvrira ses portes en septembre prochain. Cette information a été révélée par le professeur Bouzekrini, chef de service de gynécologie et obstétrique du CHU Parnet, en marge des 15es journées de la Société algérienne de fertilité et de contraception, dont les travaux se sont tenus hier et avant-hier à l'hôtel El-Aurassi d'Alger. Lors de ce congrès qui a coïncidé avec les 13es journées maghrébines sur le même sujet, les spécialistes ont débattu sur les problèmes de la procréation médicalement assistée, de la contraception et des maladies touchant l'appareil reproducteur de le femme. Il est clair, en effet, qu'une femme en sa qualité de mère, doit être en bonne santé pour pouvoir élever et éduquer ses enfants. Les nouvelles techniques médicales proposent des moyens contraceptifs sûrs aux couples qui veulent contrôler leurs naissances. D'autres procédés, par contre, sont très recherchés par les couples stériles cette fois, eu égard aux possibilités qu'ils leur offrent pour devenir parents. Les grands progrès scientifiques enregistrés en matière de maîtrise de la contraception, n'ont pas pour autant stoppé les efforts des chercheurs en ce concerne la procréation médicalement assistée. Il sont nombreux, en effet, les couples qui sont prêts à tout pour avoir le droit à la paternité et, lorsque la nature à elle seule ne suffit pas, les nouvelles techniques médicales font souvent des miracles. Durant longtemps, les cliniques spécialisées européennes et ensuite celles de Tunisie, furent “La Mecque” des couples algériens stériles. Quand bien même cela coûtait cher, ceci n'a pas dissuadé pour autant de nombreux couples désireux de devenir parents de faire le déplacement. Être parent n'a pas de prix. Depuis quelques années, ce sont neuf cliniques privées algériennes qui prennent désormais en charge les couples n'ayant pas eu la chance d'enfanter. Les prix de la procréation médicalement assistée (insémination et fécondation in vitro) en Algérie sont de loin moins chers que ceux pratiqués à l'étranger et ce, sans compter les autres frais inhérents au voyage et à l'hébergement. Pourtant, malgré ces prix attractifs, la majorité des couples algériens stériles ne peuvent se permettre d'avoir recours à ces cliniques privées. N'ayant pas les moyens financiers pour avoir recours à ces nouveaux procédés, ils attendent avec impatience que les pouvoirs publics daignent enfin prendre en charge ce problème en considération. Pour les spécialistes algériens rencontrés lors de ce congrès, la création d'un centre de procréation médicalement assistée soulagera de nombreux couples stériles n'ayant pas les moyens de se permettre une prise en charge en clinique privée. Ce centre viendra aussi mettre de l'ordre dans ce secteur de la procréation médicalement assistée qui engendre des embryons surnuméraires actuellement congelés dans les cliniques privées en dehors de tout contrôle ou recensement. Selon certaines sources, c'est au centre de Parnet qu'échouera désormais l'activité de la conservation dans l'azote liquide des embryons surnuméraires, même ceux émanant des cliniques privées. C'est le moyen que les pouvoirs publics ont trouvé pour éviter tout trafic d'embryon. Les embryons qui seront congelés dans ce centre le seront dans un cadre légal et transparent. Saïd Ibrahim