Les cours payants dispensés par des enseignants aux élèves des classes de terminale se sont répandus dans la wilaya d'El Tarf. Des parents le font même pour le BEM et l'entrée en 6e. Ils sont destinés à compenser la qualité contestée des leçons données dans les établissements publics saturés par le nombre d'élèves, la charge des programmes scolaires et, parfois, la qualité des enseignements donnés. Outre les disciplines traditionnelles : mathématiques et sciences pour le secondaire, l'on a constaté que d'autres matières sont concernées, telles les lettres et les langues étrangères. Pour le moyen et le primaire, c'est surtout le français et les mathématiques Les langues étrangères, dont les résultats au niveau des deux lycées et des quatre CEM laissent à désirer, occupent une place de choix. Un groupe d'élèves, une vingtaine au plus, rencontrés dans un ancien quartier de la ville d' El Kala, à proximité du domicile d'un enseignant de cette matière, attendait l'appel de leur prof en ce vendredi glacial. Interrogé sur ce rassemblement, un lycéen de lettres s'avère loquace. “Nous sommes venus parfaire notre savoir dans la perspective de décrocher le baccalauréat”, explique-t-il. Pour s'instruire davantage, ces jeunes, qui croient que le baccalauréat est le diplôme qui permet, un jour, d'avoir un statut social et d'accéder à des études universitaires, déboursent jusqu'à 800 DA par mois à payer au début de chaque semaine. Cela se passe chez le prof de langue qui, dit-on, exerce ce métier juste pour parfaire les connaissances des élèves qui s'adressent à lui. “Seul ce prof ne nous réclame jamais de l'argent. On paie quand on en a. Certains élèves ne l'ont jamais payé, mais il continue de nous donner des cours”, nous disent des élèves à la sortie. Par ailleurs, beaucoup d'enseignants pratiquement les cours payants qui sont devenus un créneau très rentable pour améliorer leur pouvoir d'achat ou même s'enrichir. Pour ces derniers “la vie est trop chère et personne ne pourra stopper cette pratique entrée dans les us du secteur éducatif. Toutefois, cette pratique est symptomatique. Il y a ‘échec de l'école publique, sinon nous n'avons rien à faire ici”, explique un de ces enseignants. Les parents encouragent leur progéniture à recevoir ces cours, quitte à payer encore plus dans l'espoir d'une réussite aux différents examens. Des résultats qui seront comptabilisés sur le compte de l'école publique ! Un comble ! Tahar Boudjemâa