Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad annonce que l'Iran a commencé à installer 6 000 centrifugeuses de nouvelle génération dans son complexe nucléaire souterrain de Natanz. Ces centrifugeuses pourraient lui permettre d'enrichir davantage d'uranium. Téhéran avait installé l'an dernier 3 000 centrifugeuses à Natanz, suffisamment pour enrichir l'uranium à une échelle industrielle. Les centrifugeuses font tourner à très grande vitesse des échantillons d'uranium et en séparent ainsi les différents isotopes, afin d'isoler les plus radioactifs. Selon les experts en nucléaire, l'Iran prévoit de remplacer ses centrifugeuses “P-1”, obsolètes, par un nouveau modèle dérivé des “P-2” obtenues sur le marché noir. L'annonce, qui coïncide avec la “journée nationale de la technologie nucléaire” en Iran, est un nouveau revers pour le Conseil de sécurité de l'Onu, qui a déjà infligé à Téhéran trois séries de sanctions économiques, diplomatiques et techniques et dont le gouvernement iranien assure qu'elles n'ont eu aucun effet. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, plus l'Allemagne, doivent se réunir à la mi-avril afin d'évoquer un éventuel renforcement des propositions incitatives destinées à persuader l'Iran de suspendre ses activités d'enrichissement. Téhéran rejette toute entrave à ses travaux dans le domaine nucléaire en échange d'avantages commerciaux et n'accepte de négocier qu'avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui, pour l'heure, recommande la négociation. Ahmadinadjad se révèle un fin stratège, un politicien de haut vol. Son intransigeance a payé et il sait que Bush réfléchira à trois fois avant d'attaquer l'Iran. Ahmadinejad a piégé les faucons américains en se rapprochant des pays du Golfe et en se donnant des clefs dans la région, en Irak où il a tissé de bonnes relations avec les autorités de Bagdad et au Liban via la Syrie et le Hezbollah libanais. D. B.