À l'issue de la quatrième année du deuxième mandat du président Bouteflika, l'Algérie enregistre des progrès indéniables : elle est sortie du tunnel de la dépendance financière avec une dette extérieure quasiment éteinte, un recours exclusif aux financements locaux en particulier pour les grands projets et des réserves en devises dépassant les 110 milliards de dollars garantissant la solvabilité du pays. Résultat : l'Algérie est à l'abri d'un retournement du marché pétrolier pour au moins trois ans. Au tableau gris, l'effort colossal en matière d'investissement public a montré des insuffisances en matière de capacité de l'outil de réalisation. Aucune évaluation à mi-parcours n'a été effectuée, du moins rendue publique permettant de rectifier à temps le tir. En dépit de l'ouverture d'une multitude de chantiers, de programmes de 1 million de logements et de 2 millions d'emplois à créer à l'issue du plan quinquennal, les rigidités persistent rendant l'accès au logement et à l'emploi problématique pour des centaines de milliers d'Algériens, notamment les jeunes, d'où le phénomène des harragas. Enfin, ce plan Marshall semble faire l'économie d'une approche de développement globalisante allant de la diversification des exportations, une mise à niveau tous azimuts des entreprises de production, une organisation du marché, à la mise en œuvre d'une véritable politique de régulation et de l'offre, meilleures armes contre une inflation importée, en un mot, contre les tensions actuelles sur les prix des produits de large consommation. N. R.