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“Après la dette extérieure, nous allons éteindre la dette intérieure” Discours du président Bouteflika à l'occasion du 45e anniversaire de l'indépendance du pays
Réduire la dépendance de l'économie nationale à l'égard des hydrocarbures passe par la relance de l'industrie, a souligné le chef de l'Etat. Dans un discours singulier adressé à la nation, le chef de l'Etat a souligné jeudi devant les responsables de l'ANP les progrès réalisés par l'économie nationale, mais également évoqué les difficultés à sortir de la dépendance à l'égard des fluctuations des prix du pétrole, les difficultés que vit quotidiennement une bonne partie de la population, d'où la nécessité de rationaliser les dépenses pour que les projets aient un plus grand impact sur la population. “La croissance a repris se situant à 5% en moyenne sur les cinq dernières années. Le chômage, qui affectait près du tiers de la population active à la fin des années 1990, a été considérablement réduit… Ces résultats ne doivent pas nous faire oublier les grandes difficultés que continuent de vivre beaucoup de nos concitoyens et qui commandent, de mieux orienter l'effort de solidarité de la nation. Ils doivent nous inciter à un surcroît de rigueur dans l'allocation des ressources et la conduite des projets. Les résultats positifs ne doivent pas non plus nous faire oublier la fragilité des acquis tant qu'ils resteront trop largement tributaires des hydrocarbures. Cette dépendance d'une ressource non renouvelable est une lourde hypothèque sur la continuité de notre développement qu'il importe de lever pour assurer l'avenir de nos enfants et garantir le futur de la nation. C'est pourquoi la diversification de notre économie et sa compétitivité à l'heure d'une mondialisation incontournable sont des exigences vitales posées à la politique et à l'effort nationaux”. Il a annoncé principalement la décision de s'attaquer à la dette intérieure. “Après s'être acquittée de sa dette extérieure, l'Algérie s'est tournée vers la dette intérieure et la relance industrielle mettant l'accent sur la nécessité de régler ce problème définitivement”. En un mot, il s'agit d'éteindre quasiment la dette intérieure après la dette extérieure. En effet, après avoir remboursé par anticipation, le stock de la dette extérieure a atteint, fin 2006, 5 milliards de dollars. “On va vers son extinction.” Cela n'a pas eu cependant un grand impact sur le stock de la dette intérieure qui est restée importante. Celle-ci est constituée principalement de créances détenues sur les entreprises publiques. Le désendettement de l'Etat passe par le traitement des dettes des entreprises publiques qui pèsent sur la bonne gestion des banques publiques. L'assainissement financier, la privatisation et le partenariat sont les solutions envisagées. “Nous nous sommes attachés et nous attachons en n'excluant aucune formule et avec le souci de protection des travailleurs à faire émerger des entités viables, capables de concourir à l'accroissement de la richesse nationale et de s'engager dans la voie de la compétitivité”, a souligné le chef de l'Etat. Avec une réduction significative du stock de la dette intérieure, le Trésor n'aura pas à payer une charge annuelle importante (principal et intérêts). En d'autres termes, le budget de l'Etat n'aura pas à payer des montants importants pour rembourser cette dette intérieure, soit autant de ressources budgétaires dégagées pour faire face à la montée des besoins économiques et sociaux urgents. “L'Algérie n'a pas besoin de producteurs de limonade et de semoule” Sur la dépendance de l'économie nationale à l'égard des fluctuations des prix du pétrole, la solution passe entre autres par la relance de l'industrie. “À partir des bases qui ont été jetées, l'heure est aujourd'hui venue pour notre pays d'impulser une politique industrielle ambitieuse et dynamique. Dans ce cadre, l'Etat devra mettre en œuvre les moyens de toute nature propres à susciter et à soutenir une expansion industrielle capable d'offrir des avantages comparatifs à partir des atouts que sont notamment nos richesses naturelles, l'expérience accumulée dans plusieurs branches industrielles et les caractéristiques de notre ressource humaine”, a-t-il martelé. Le président de la République, en ce sens, s'est interrogé sur l'apport de l'investissement national, constatant que peu d'industriels investissent dans des créneaux à forte valeur ajoutée. Il a laissé entendre que l'Algérie n'a pas besoin aujourd'hui d'investissements dans la fabrication de limonade et de semoule. Elle a besoin, en un mot, d'entrepreneurs qui s'engagent dans des projets qui contribuent à renforcer la compétitivité du pays, qui peuvent soutenir la concurrence internationale. En clair, ils doivent être en phase avec les secteurs prioritaires identifiés dans la nouvelle stratégie industrielle : nouvelles technologies de l'information et de la communication, sidérurgie, automobile… Le chef de l'Etat a constaté également que l'Algérie ne draine pas suffisamment l'épargne des émigrés, contrairement au Maroc et à la Tunisie. Il invite à un diagnostic et à une thérapie pour attirer un flux plus important de devises émanant d'Algériens résidant à l'étranger, contribuant ainsi à une meilleure santé financière du pays. N. Ryad