De nature discrète, le deuxième homme du CR Belouizdad, Amar Boukabache, estime que le moment et surtout la situation du club qui traverse plusieurs vagues de turbulence, l'obligent à sortir de son mutisme. Pour lui, il est utile de faire sortir certaines vérités que plusieurs Belouizdadis font semblant d'oublier. Le président de section football du club de Laqiba refuse d'évoquer la situation actuelle de l'équipe qui n'est, faut-il le dire, pas plus alarmante que celle des années précédentes, loin des nombreux problèmes extra-sportifs qu'a connus le club avant et pendant la saison. Le retard du déroulement de l'assemblée générale élective en début de saison, ainsi que les dettes ont “cassé le club”, dira Boukabache. “Les gens ont la mémoire courte et oublient dans quel état nous avons trouvé le CRB à notre arrivée. Il faut commencer par cette AGE qui ne s'est pas déroulée à temps, ce qui s'est répercuté d'une manière négative sur la suite. Lorsque nous sommes venus, le marché des transferts était pratiquement clos et les bonnes affaires concernant le recrutement ont été réalisées par les autres clubs”, explique-t-il sur le choix des joueurs. L'autre point que le responsable belouizdadi a deloppé pour expliquer les difficultés du clubconcerne les lourdes dettes laissées par les prédécesseurs de Kalem qui ont englué le club dans une crise financière, ayant causé le blocage des comptes pendant plusieurs mois. “Au lieu de nous consacrer au quotidien du club et préparer son avenir, nous étions obligés de nous débrouiller pour solutionner les erreurs du passé. Nous avons, non seulement, hérité d'un club avec des caisses vides, mais surtout une ardoise très lourde qu'on était dans l'obligation d'effacer. Il fallait payer les gens auxquels le club devait de l'argent, à l'instar de Badji et de Benzekri, pour ne citer que ces deux créanciers parmi tant d'autres. L'argent qu'on devait consacrer pour effectuer un recrutement de valeur, nous l'avons déboursé pour honorer des dettes dont nous ne sommes pas responsables”. “Une fois le maintien assuré, je démissionnerai”. Le dirigeant belouizdadi s'étonne d'entendre les premiers responsables de la mauvaise situation actuelle du club de par leurs erreurs du passé s'autoproclamer les sauveurs du CRB aujourd'hui. “Où étaient ces soi-disants sauveurs du club lorsque les comptes étaient bloqués par la justice ? Pourquoi, à ce moment, personne n'a daigné réagir pour aider le club ?” s'interroge Boukabache qui accuse certains anciens responsables de faire dans la déstabilisation. “Le CRB a besoin du concret et non pas de tapage médiatique qui ne fait que perturber le club. Ce sont des gens qui excellent uniquement pour animer les discussions des cafés, proposer leur aide dans la presse, mais concrètement, ils ne font rien. Ils ont d'ailleurs démontré leur limite par le passé. Et je vous assure que si je voyais qu'ils sont capables, je serai le premier à les suivre”, lâche-t-il. Désappointé par ce qu'endure le club, Amar Boukabache n'a pas l'intention de rester longtemps à son poste. Il a clairement annoncé sa décision de quitter définitivement les affaires du club une fois le maintien sera assuré. M. B.