L'émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani et son Premier ministre Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani ont reçu, hier, la ministre israélienne des Affaires étrangères, qui profite de l'aubaine pour rencontrer d'autres dirigeants arabe en marge du forum international pour “la Démocratie, le développement et le libre-échange”. Lprès la normalisation avec l'Egypte et la Jordanie dans le cadre d'accord des accords de paix, Israël a fait un nouveau pas en ce sens avec la visite quasi officielle de Tzipi Livni, la chef de la diplomatie d'Ehud Olmert à Doha. Mettant à profit sa participation au forum international de Doha pour “La démocratie, le développement et le libre-échange”, la ministre israélienne des Affaires étrangères, les dirigeants qataris l'ont reçue en grande pompe. Hier, elle a rencontré l'émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani et son Premier ministre qatari Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani, lesquels l'avaient officiellement accueillie la veille lors de l'inauguration du forum. Les discussions d'hier devaient porter sur la situation au Proche-Orient et sur le développement des relations économiques et commerciales entre Israël et le Qatar. Il faut dire qu'une visite des usines de gaz naturel du Qatar, considérées comme les plus performantes du monde, figurait dans l'emploi du temps de Tzipi Livni. Le Qatar maintient des contacts avec Israël même en l'absence de relations diplomatiques. Il abrite depuis 1996 un bureau de représentation commerciale israélien géré par deux diplomates, et des représentants des deux pays se rencontrent régulièrement. Entre-temps, elle s'est entretenue publiquement devant les journalistes avec son homologue omanais, Youssef ben Alawi. Il s'agit du premier contact entre Israël et le sultanat d'Oman depuis la rupture de leurs relations, en 2000, à la suite de l'éclatement de la seconde Intifadha. À cette époque, Israël avait fermé sa représentation diplomatique à Mascate, mais cela n'avait pas empêché la poursuite d'un dialogue discret entre les deux pays. Tzipi Livni a été invitée au Qatar non seulement pour prendre part au Forum mais également pour débattre avec ses hôtes du “processus de paix” et de la question du nucléaire iranien. Saisissant cette aubaine au vol, elle en a profité pour rencontrer le maximum de certains représentants des Etats du Golfe ou d'autres pays arabes, dans l'espoir de les convaincre de soutenir les pourparlers entre Israël et les Palestiniens. Dans un entretien parue la veille dans le quotidien israélien Haaretz, elle avait anticipée sur les résultats de son séjour au Qatar en affirmant qu'elle allait dire à ses interlocuteurs arabes qu'“Israël n'est plus l'ennemi”, et que la véritable menace était à présent l'Iran et les éléments extrémistes comme le Hamas ou le Hezbollah. La ministre israélienne s'est même permise de donner des conseils aux Arabes en ajoutant : “Les Etats arabes ne peuvent pas continuer à rester sur la brèche. La signature d'un accord entraînera forcément des compromis historiques, tant du côté israélien que chez les Palestiniens.” Poursuivant dans le même ordre d'idées, Tzipi Livni sollicitera l'aide arabe, car, selon elle, il serait plus facile de parvenir à un règlement, “si les Palestiniens bénéficiaient de l'appui des Etats arabes”. À signaler que les représentants libanais et iraniens ont annulé leur participation en raison du discours que Livni doit y prononcer. K. ABDELKAMEL