Tout le monde s'était étonné de ne pas voir Sebbah Zine El Abidine parmi l'effectif qui a joué à Annaba, samedi passé. Certains ont annoncé qu'il n'a pas voulu faire le déplacement, mais en réalité, le numéro 15 du Mouloudia d'Oran n'a pas été retenu pour cette partie, tout simplement. Pour en savoir plus on a pris la peine de contacter le joueur qui en a gros sur le cœur au point où cette non convocation est en quelque sorte la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Avant de rentrer dans le vif du sujet, Abidine a voulu expliquer ce qui s'est passé jeudi, lors de la dernière séance d'entraînement, à l'issue de laquelle le coach Mâatallah a établi la liste des joueurs convoqués: « C'est trempé jusqu'aux os que j'ai fini la séance pour courir m'engouffrer dans ma voiture afin de me réfugier de la pluie et à un certain moment, un de mes coéquipiers est venu me dire que je ne suis pas convoqué. Sincèrement, je n'ai rien compris, en tout cas on est en train de tout faire pour me déstabiliser », nous dit-il avec beaucoup d'amertume dans la voix avant d'ajouter : « On me cherche la petite bête pour me nuire, surtout auprès des supporters, à chaque fois on veut me salir et essayer de retourner contre moi les supporters en leur faisant croire que je suis un gars à problèmes et que je ne joue que pour l'argent, mais ceux qui me connaissent savent quelle place occupe le MCO dans mon cœur, d'ailleurs j'ai entendu dire qu'on m'a appelé pour rejoindre l'équipe et j'ai refusé, c'est du n'importe quoi !». « On veut me faire subir le sort de Chérif El Ouazzani, Berradja et Feham » Dans cette histoire Sebbah se sent visé, car, selon lui, on veut lui coller une étiquette de fainéant : « On veut tout simplement me faire du mal et je sens au plus profond de moi, qu'on veut me refaire le coup de Chérif El Ouezzani Abdennour, qui a été poussé à partir. On ne fait que colporter des ragots sur vous pour vous poussez à partir et dire par la suite que vous n'aimez pas le club. Même d'autres joueurs, comme Berradja et Feham ont été poussés à partir alors que les connaissant, , ils auraient aimé rester ici à Oran, dans leur club favori, mais on a tout fait pour les pousser à quitter le club ». Toutefois pour certains, Abidine ne travaille plus comme avant et n'est plus assidu aux entraînements, mais là aussi, il a son mot à dire. « Je joue blessé par amour pour les couleurs » « Pour ceux qui ne le savent peut-être pas, avant d'être joueur, je suis avant tout un supporter du MCO, je suis même un fou amoureux des Rouge et Blanc. Chez moi par exemple, à chaque fois qu'on joue ma mère donne de la nourriture aux pauvres, tout en implorant Dieu pour qu'on gagne et là, on vient me dire que je ne fais rien pour l'équipe. Figurez-vous que normalement, je dois porter un emplâtre afin que je me rétablisse définitivement de ma blessure, mais pour l'intérêt suprême du MCO je joue tout en étant blessé, si ce n'est pas un sacrifice, pour le MCO, c'est quoi alors ? » Ainsi Sebbah pense qu'il est tout simplement visé par certains proches du club et des gens parfois même influents dans les décisions prises par le club et son président, d'ailleurs il pense que Elimam ne le protège pas assez, comme l'illustre ce qui lui est arrivé juste après le match de Annaba. En effet, un proche du président lui a passé un coup de fil, en le traitant de tous les noms d'oiseaux, un appel qui lui a fait mal, car il se sent plus que jamais lésé, au moment où il a besoin du soutien de tout le monde pour montrer l'étendue de tout son talent. « Si l'intérêt du MCO primait, on n'aurait pas viré Mezaïr ! » Sebbah est très remonté contre les dirigeants de son club, à leur tête le président Elimam, et cela a commencé par le différend financier : « Il faut aussi que les gens sachent que je n'ai pas touché toute ma première tranche, mais malgré cela, je joue sans bouder et quand je ne viens pas, c'est que je suis blessé, moi je ne suis pas un simulateur et puis le président s'il plaçait l'intérêt suprême du MCO au-dessus tout autre considération, il n'aurait pas viré un gardien comme Hichem Mezaïr dont le seul tort a été de réclamer son argent et rien d'autre, lui qui a participé grandement au retour du MCO parmi l'élite. C'est comme ça que ça se passe au MCO où au lieu de remercier les joueurs pour tous les efforts consentis pour redorer le blason du club on nous dénigre. » « Je vais continuer à travailler, comme si de rien n'était » Malgré tout ce qui s'est passé et ce qu'a enduré le joueur, ce dernier va tout faire pour remplir son contrat avec le MCO, et d'ailleurs samedi après-midi, il avait l'oreille collé à son transistor pour suivre l'évolution du match de Annaba : « Lorsque j'ai su que Benatia est sorti pour un carton rouge, j'ai craint le pire, et je n'ai cessé d'implorer Dieu afin qu'on puisse s'en sortir indemnes, d'ailleurs, j'ai bondi de joie lorsque l'arbitre a sifflé la fin. Pour un moment, j'ai oublié mon malheur, car mes coéquipiers m'ont rendu la joie, c'est plus fort que moi, j'adore le MCO ! D'ailleurs, je vais continuer à bosser le plus normalement du monde est j'espère être d'attaque pour la prochaine rencontre face à l'ESS dans l'espoir qu'on me fasse appel, sinon je travaillerais pour rester toujours en forme, car moi, ma réponse à mes détracteurs ce sera sur le terrain.» « Abdenour n'a rien à voir dans cette histoire » Dans tout ce qui lui arrive, Sebbah pense que l'amitié qui le lie au désormais ex-dirigeant, Sedik Abdenour, y est pour quelque chose : « Celui qui m'a appelé pour m'insulter et dont j'ai reconnu sa voix, m'a dit que je ne dois pas faire attention à ce que me conseille mon manager, et j'avoue que cela m'a fait rire, car je ne suis pas un gamin pour qu'on me dise qu'est-ce que je dois faire et puis ce n'est pas parce que Abdenour n'est plus au MCO qu'il me conseille de bouder l'équipe, au contraire, ce n'est pas parce que il n'est plus dans le club qu'on va le rendre responsable de tous les maux. Il ne faut pas oublier que Abdennour a énormément participé à l'accession du MCO ! » « Mon père a donné l'accord de principe à Serrar » Au train où vont les choses, le MCO risque de perdre l'un de ses talents prometteurs et peut-être même du football national : « Si on continue de me faire ce genre de mauvais coups, je ne pense pas pouvoir tenir longtemps, je préfère dans ce cas aller monnayer mon talent ailleurs. » Pour sa probable prochaine destination, le tout-Oran parle de son transfert à l'Entente de Sétif qu'il avait d'ailleurs failli rejoindre à l'intersaison dernière s'il n'avait pas été lié par contrat avec le MCO. Mais rien n'avait été révélé de tout cela, mais cette fois-ci, il a décidé de faire des révélations: « Bon, c'est une question de destin et tout demeure du domaine du possible, mais j'avoue que le contact avec l'ESS existe réellement et même mon père a discuté avec le président Serrar à qui il a même donné son accord de principe, qui est le mien aussi. Maintenant, en fin de saison on verra plus clair.» « On a du dire dû mal de moi à Benchikha pour que je ne sois pas convoqué en EN A' » Comme un malheur n'arrive jamais seul, Sebbah n'a pas encore digéré sa non convocation chez les A', alors qu'on lui avait assuré qu'il allait faire parti des joueurs devant effectuer le prochain stage sous la houlette de Benchikha : «Sincèrement, ce n'est pas normal que je ne sois pas convoqué en EN A' et il ne doit faire aucun doute qu'on a dû prendre attache, d'une manière ou d'une autre avec Benchikha, pour colporter des rumeurs sur ma personne et cela même de la part des dirigeants du club. Figurez-vous que celui qui m'a appelé m'a dit qu'il allait prendre contact avec Serrar pour lui indiquer les bars que je suis censé fréquenter alors que Dieu sait quelle est ma ligne de conduite. Donc, comme on pense contacter le président de l'ESS, on peut tout aussi bien le faire avec Benchikha. Ces gens-là sont des jaloux qui essayent par tous les moyens de me détruire, mais ils ne réussiront pas, car je suis un gars honnête qui accepte sa destinée et puis pour la sélection, j'y crois toujours, car je montrerai ma valeur sur le terrain. » ----------------------- * Maâtallah félicite Benhamou Le coach oranais, Abdelkader Maâtallah, qui était très satisfait du nul ramené par son équipe de Annaba, le qualifiant même de miracle, n'a pas omis de féliciter son portier, Mohamed Benhamou, auteur d'une prestation de tout premier ordre. En effet, Maâtallah qui n'est pas du genre à user de la langue de bois n'a pas caché sa satisfaction à son keeper en lui faisant l'accolade en fin de match. * Le paradoxe hamraoui Le Mouloudia d'Oran est en train de surprendre encore une fois ses fidèles supporters. Si durant la phase aller, les Oranais se sont montrés si efficaces à domicile et très fébriles à l'extérieur, en ce début de phase retour, ils commencent à se réveiller en ce qui concerne les matches en dehors de leurs bases. Après avoir accroché l'USMA en fin de phase aller au stade Bologhine, les Rouge et Blanc ont remis ça en ramenant le nul respectivement d'El Eulma et de Annaba. Des performances inattendues dans la mesure où le MCO a pris part à ces deux matches sans les services de quelques-uns de ses éléments clés. Pourtant avec le retour de ces derniers face à la JSK, il y a eu ce revers à domicile, et cela n'est pas sans donner matière à réfléchir au président qui ne semble désormais pas si pressé à l'idée de récupérer les joueurs récalcitrants à l'image de Mezaïr, Daoud, Mezouar et Sebbah. Mais sur le plan comptable, les Hamraoua sont appelés à réagir à domicile, car finalement le fait de ramener un point de l'extérieur et perdre à domicile n'est pas aussi profitable que l'on pense. C'est pourquoi, les Oranais doivent réagir tout prochainement avec la réception de l'ESS et le CABBA en l'espace de quatre jours. * Où est passé Mezouar ? N‘ayant pas donné signe de vie depuis le dernier match contre la JSK, personne, même parmi les plus proches du club, ne connaît les raisons de l'absence de Mezouar. En effet, sans être en conflit avec quiconque, le joueur a décidé de boycotter les entraînements, allant jusqu'à faire l'impasse sur le match contre l'USM Annaba. Il vient donc allonger la liste des récalcitrants après Daoud et Mezaïr.
