Une première réunion entre le président Kacem Elimam et l'entraîneur Si Tahar Cherif El-Ouazzani aura, finalement, été fatale aux relations “professionnelles” entre les deux hommes. Cette première séance de travail tant attendue a, en effet, débouché sur un départ de l'entraîneur après avoir “ressenti une volonté délibérée de ne pas me garder” fera remarquer Cherif El-Ouazzani à qui Kacem Elimam a demandé, en termes clairs, de “dépanner le club jusqu'à samedi”. “Vous savez, je suis un entraîneur et non pas un intérimaire, juste bon pour retenir les joueurs et travailler gratuitement en attendant que la direction trouve un accord avec un autre entraîneur”, argumentera le désormais ex-entraîneur, visiblement, vexé par la “proposition inattendue d'Elimam”. “Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'une telle proposition me soit faite, alors que j'ai tout fait pour que l'équipe continue de s'entraîner le plus normalement du monde alors que le contexte ne s'y prêtait pas du tout”, notera notre interlocuteur sans pour autant cacher que “celle-là, je la sentais venir”. “Beaucoup d'indices laissaient clairement entrevoir une telle issue. De la manière avec laquelle l'éviction de Meguenni a été annoncée à pleins d'autres évènements récents qui m'ont conforté dans mon idée première. Mais malgré tout, comme je suis un enfant du club, je n'ai pas voulu laisser tomber l'équipe. Je n'ai pas voulu abandonner le groupe avec lequel j'ai continué de travailler jusqu'au bout. Je n'ai pas voulu que les gens disent ou pensent que j'ai abandonné le club dans ces moments difficiles. Tout comme la saison précédente, j'ai fait le maximum et donné bien au-delà de ce que je pouvais pour l'intérêt du Mouloudia. Mais malheureusement, j'ai constaté que pour certains, Cherif El-Ouazzani n'est pas un entraîneur digne de driver le MCO. Ils ont peut-être oublié mon passé et mes titres avec ce club. Car, même si je suis un enfant du club et un amoureux fou du MCO, je ne peux piétiner mes principes et ma dignité. Je suis un jeune entraîneur, certes, mais je pense avoir fait mes preuves et, par ricochet, je mérite plus de respect et de considération”, lâchera, avec beaucoup d'émotion dans la voix, un Cherif El-Ouazzani blessé dans son amour-propre. Si, par ailleurs, un second rendez-vous avec Kacem Elimam était programmé, pour hier après-midi pour, Cherif El-Ouazzani n'était “pas chaud à l'idée”. “Sincèrement, je ne pense pas être en mesure d'honorer cet engagement. Après cette difficile semaine, je veux me reposer un peu à la maison avant de repenser plus sereinement à la question”, nous dira l'ex-capitaine des Rouge et Blanc qui, “sauf retournement de situation, n'entraînera pas le MCO cette saison”. “Je ne suis en train de quémander. Dieu merci, j'ai de quoi vivre aisément et dans la dignité. Pour être plus clairs dans mes propos, je ne tiens pas à mon poste par n'importe quel moyen”, précisera d'ailleurs le technicien sus-mentionné, qui ne ferme toutefois “pas totalement” la porte au dialogue. “Comme le MCO, c'est mon club, je serais bien évidemment prêt à l'aider à n'importe quel moment. Mais comme je vous l'ai souligné, pas à n'importe quel prix”, dira Si Tahar, apparemment, enclin à faire machine arrière, mais “avec certaines conditions”. Ce qui est certain, en tous les cas, c'est que Cherif El-Ouazzani ne dirigera pas l'entraînement de ce matin. Une séance qui enregistrera, peut-être, la présence de Sebbah Benyagoub. A. Karim