Le chantre de l'autonomie pour la Kabylie et artisan des évènements d'Avril 80, Ferhat M'henni, a été, hier, l'hôte de l'Association culturelle estudiantine Ighrassine Karim pour donner une conférence-témoignage sur les évènements d'Avril 80 en sa qualité d'acteur de ces évènements historiques. Après avoir retracé longuement l'historique du mouvement national, le conférencier a soutenu que “le 20 Avril 80 est le premier cri du combat démocratique algérien”, tout en soulignant que c'est pour la première fois que l'ordre établi après l'Indépendance a été défié pacifiquement sur la voie publique. Chemin faisant, pour ce militant, il estime que ce sont ces évènements qui sont à l'origine du boycott scolaire puis du Printemps noir de la Kabylie. Lui qui s'est forgé dans ces combats au péril de sa vie, 12 fois incarcéré pour ses idéaux démocratiques, soutient une autonomie de la région à l'exemple du Catalan en Espagne. Ferhat M'henni se défend d'être un “extrémiste” en soulignant avec force son sentiment de nationaliste. “On ne construit pas le sentiment national sur le déni de l'autre”, martèle-t-il à ce sujet. C'est ainsi qu'il a longuement expliqué son projet politique d'autonomie pour la région. Un modèle calqué ailleurs à l'image, encore une fois, du Catalan de l'Espagne ou du Québec du Canada. Néanmoins, Ferhat M'henni signale que d'ici 5 ans, si son projet pour l'autonomie de la Kabylie n'a pas abouti, son mouvement sera dissous et “le flambeau” sera passé “aux autres”. L. OUBIRA