Le président du MSP, Abou Djerra Soltani, a reconnu, hier, l'existence d'une guerre de leadership à la veille du congrès devant se tenir à partir du 29 du mois en cours, tout en assurant que rien n'est joué et que le projet de loi organique proposé par la dernière session du conseil consultatif le contraignant à démissionner de son poste de ministre d'Etat pour se porter candidat à la présidence de son parti peut être validé ou annulé par les congressistes. “Ce que nous entendons et lisons est une chose naturelle. Plusieurs courants se disputent la direction du parti à la veille du congrès. Cela dénote de la bonne santé de notre formation politique. L'important est que le jeu reste ouvert durant cette rencontre”, a martelé M. Soltani, dans sa déclaration préliminaire avant de céder la tribune au porte-parole du MSP, qui a été chargé d'animer la conférence de presse qui s'est tenue au siège du parti. Sur l'interdiction de cumul de fonction proposée par le conseil consultatif le week-end dernier, M. Djemaa met en garde contre toute “tutelle ou confiscation de la volonté” des congressistes, indiquant que la guerre de leadership s'explique par l'enjeu et l'importance du congrès qui “devra choisir l'équipe qui va diriger le MSP et déterminer sa politique pour les cinq ans à venir”. Quant au deuxième point de la discorde, il porte sur le mode d'élection du président du parti. Les uns, proches de M. Menasra, proposent qu'il le soit par le conseil consultatif arguant le fait que la majorité des congressistes sont acquis à M. Soltani et d'autres souhaitent que le congrès tranche sur la question, comme ce fut le cas en 2003. Revenant sur la candidature de M. Soltani à sa propre succession, le porte-parole du MSP trouve qu'il n'est pas normal de “l'obliger à démissionner avant de se porter candidat. Laissons le congrès décider. S'il opte pour le refus de cumul de fonction, nous nous soumettrons à cette décision”. À la question d'un journaliste qui demandait pourquoi un porte-parole qui est censé représenter tout un parti parle au nom d'un courant, celui d'Abou Djerra Soltani, M. Djemaa répond qu'il défend “un courant qui refuse que le jeu soit fermé et que la volonté des congressistes soit confisquée”. Il affirme qu'il n'y aura pas “de tutelle sur le congrès” et que sa formation politique reste fidèle aux orientations et principes de feu Mahfoud Nahnah. “Vous avez l'air confiant quant au rejet des congressistes de la proposition portant sur l'interdiction de cumul de fonction ?”, demande-t-on à M. Djemaa qui réplique : “Nous ne sommes pas confiants. Mais pourquoi avoir peur de l'avis du congrès qui représente le souhait de la base ?” s'interroge-t-il. Avant la fin de la conférence de presse, l'actuel président du MSP tient à intervenir pour dire : “Il faut que l'esprit sportif règne durant cette rencontre. Que celui qui a joué et perdu respecte les règles du jeu et ne recoure pas aux glissades”, avant de conclure avec le sourire : “Que ceux qui veulent m'égorger, qu'ils le fassent au moins correctement.” Tout porte à croire que le Mouvement pour la société de la paix s'achemine vers un congrès de crise. Nissa Hammadi