Le président du MSP a précisé que “les discussions sur les dossiers de corruption sont closes, même si l'initiative continue son cours”. Par ailleurs, il a été débouté sur sa proposition de limiter le mandat des députés de son parti à deux législatures. Finalement, le conseil consultatif a tranché en faveur des parlementaires. Le conseil consultatif du MSP, réuni en session ordinaire le 31 janvier et le 1er février derniers à Zéralda, a décidé de fermer la parenthèse de la campagne contre la corruption que le parti a lancée il y a quelques semaines par le biais de son président Abou Djerra Soltani. Le mouvement a été carrément glacé par la réaction intempestive du président de la République, suite aux déclarations de Soltani qui soutenait détenir des dossiers sur de hauts responsables de l'Etat impliqués dans des affaires de corruption (le parquet général de la cour d'Alger a d'ailleurs décidé de convoquer l'homme politique en vue de l'auditionner sur le propos). Il a alors préféré faire marche arrière au lieu de faire les frais du courroux du chef de l'Etat et de ses relais politiques et dans les institutions. “Le madjlis echoura a réussi à corriger des démarches et à affiner des décisions”, a indiqué Abou Djerra Soltani, hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège national de son parti. Il a précisé que “les discussions sur les dossiers de corruption sont closes, même si l'initiative continue son cours”. Manière de cacher le soleil avec un tamis. Le président du MSP a été débouté, par ailleurs, sur sa proposition de limiter le mandat des députés de son parti à deux législatures. Finalement, le conseil consultatif a tranché en faveur des parlementaires, qui ont vigoureusement protesté contre l'option de leur chef, avec une petite nuance. Les candidatures aux listes électorales pour les législatives seront déterminées par les structures locales des wilayas de naissance des postulants. “Si les responsables locaux cautionnent la candidature d'un député, mabrouk allih, même s'il en est à son 20e mandat”, a déclaré Soltani, en faisant contre mauvaise fortune bon cœur. Il a affirmé que le parti est contre le jumelage des élections législatives avec les municipales, tel que suggéré dernièrement par le Chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem. Au regard des dirigeants du MSP, rien ne justifie un tel cas de figure. “C'est une démarche qui ferait certainement des économies de budget, mais qui sera très difficile à mener techniquement. Elle sera aussi favorable à la fraude”, a expliqué le président du mouvement. Il a ajouté qu'il n'est pas utile “de prolonger ou de repousser les délais des scrutins” programmés pour cette année. Le MSP exige, néanmoins, la révision des codes communal et de wilaya ainsi que de la loi électorale, afin de donner davantage de prérogatives aux élus nationaux et locaux. Sur les amendements envisagés pour la loi organique portant régime électoral, Abou Djerra Soltani a répondu qu'ils seront discutés lors de la rencontre de l'alliance présidentielle, qui se tiendra à la mi-février. Le parti revendique également la constitution d'un gouvernement technocrate, afin de garantir le bon déroulement des prochaines échéances électorales. En perspective de ces rendez-vous, le MSP a demandé, selon M. Soltani, de constituer avec ses partenaires de l'alliance présidentielle (le FLN et le RND) des listes communes. “Mais ils ont refusé. Chacun défendra ses candidats”. Interrogé sur l'affaire Khalifa, dans laquelle il est cité comme témoin, Abou Djerra Soltani a refusé d'y émettre le moindre commentaire, au motif que le procès est toujours en cours. S. H.