Aujourd'hui, en véritable citadelle, l'Occident favorise la fuite des cerveaux par “l'immigration choisie” et ferme les portes à de milliers de candidats à cette émigration, dont l'échec au prix de mille périls est vécu comme une suprême frustration par la jeunesse désœuvrée, face à la réussite individuelle de ceux qui ont eu les faveurs de l'Europe. C'est quand même curieux qu'au fil des intérêts immédiats du Vieux Continent, la définition du phénomène de l'immigration reste modulable à souhait. Selon le besoin de bras valides, de matière grise, de main-d'œuvre bon marché, l'Europe a décrété unilatéralement le statut de l'émigré et développe à l'égard des pays du Sud, un discours de circonstance. Un premier discours qui l'imposait avantageusement, quand cela l'arrangeait, comme l'avenir d'une jeunesse africaine désœuvrée qui se noie dans ses terres natales dans des problèmes inextricables dont elle n'est pourtant pas étrangère. Et dans ce cas, elle parle volontiers d'émigration légale et organisée, voire quand les choses commencent à se corser d'immigration sélective. Quand les choses ne vont plus, comme elles auraient dû l'être, c'est un tout autre discours qui est servi, plaçant le Vieux Continent en victime d'un phénomène d'émigration clandestine, avec en prime un doigt réprobateur en toute bonne conscience, dirigé vers la faillite des politiques économiques des Etats du Sud. Aujourd'hui, en véritable citadelle, l'Occident favorise la fuite des cerveaux par “l'immigration choisie” et ferme les portes à de milliers de candidats à cette émigration, dont l'échec au prix de mille périls est vécu comme une suprême frustration par la jeunesse désœuvrée, face à la réussite individuelle de ceux qui ont eu les faveurs de l'Europe. Avant de parler de ce phénomène d'émigration clandestine dont l'Europe s'estime en être la première victime, ne serions-nous pas mieux inspirés de souligner l'adoption par les pays occidentaux de politiques exclusives et injustes telles par exemple, l'émigration choisie, l'application des tests ADN aux immigrés dans le cadre du regroupement familial ou encore la violation flagrante des droits humains par ces pays qui emprisonnent ou rapatrient les jeunes immigrés clandestins dans des conditions inhumaines. Le comble, dans tout cela, c'est quand les responsables des pays du Sud viennent à applaudir les plans machiavéliques qui ont pour vocation d'assurer la quiétude des Occidentaux une fois l'organisation de l'espace vital définitivement décrétée par leurs soins. Z. B.