La question de la sécurité des ouvrages énergétiques a été au centre d'une journée d'étude organisée, hier, par la Direction des mines de la wilaya d'Oran. Cette rencontre, au thème toujours plus d'actualité, avait cette particularité qu'elle s'adressait en premier lieu aux SG des APC, comme nous l'a expliqué le directeur des mines d'Oran. “De par leurs prérogatives et leurs missions, les secrétaires généraux des communes sont les premiers concernés pour appliquer la réglementation au niveau communal pour la délivrance des permis de construire, traitement des dossiers, etc.” Et de poursuivre : “Ils sont un maillon important dans la chaîne procédurale de réalisation et d'implantation sur leur territoire communal, ils doivent communiquer et informer sur les problèmes de protection et de préservation des ouvrages de transports d'énergie.” Et c'est effectivement ce qui s'est nettement dégagé des communications présentées lors de cette journée d'étude, c'est-à-dire l'implication directe des collectivités locales et leurs subdivisions dans les cas d'exemples, d'agression contre les ouvrages et installations énergétiques en violation de la réglementation. Ainsi, des représentants de Sonelgaz ont présenté des cas concrets et graves d'agressions contre des ouvrages, soit de transport de gaz, soit de transport d'électricité, au niveau de la wilaya d'Oran. À titre d'exemple, il a été recensé de 2005 à nos jours, quelque 200 cas d'agressions sur le réseau de transport du gaz haute pression qui compte 149 km de canalisations dans 16 communes sur les 26 que compte la wilaya. Parmi ces agressions, l'on note l'implantation de coopératives immobilières, de projets immobiliers à 2 m d'un gazoduc, des tronçons de route, y compris le 4e boulevard périphérique réalisé à moins de 2 m, de fosses à vanne, et donc sans le respect des distances de sécurité, etc. Ailleurs, ce sont des espaces verts aménagés tout à proximité de pipelines. De même pour les réseaux de transport d'électricité, là aussi, l'implantation de projets publics, de constructions illicites sont mis à l'index, parce que violant toutes les mesures de sécurité, et de respect des emprises des installations énergétiques. Ajouté à cela, les intervenants évoquent pour le réseau de transport d'électricité, les actes de malveillance, les vols par exemple de cornières et de boulons sur les pylônes de la ligne de 220 kV qui est la plus cruciale pour la wilaya d'Oran, car traversant plusieurs communes. L'un des orateurs explique que ces voleurs n'hésitent pas à retirer des boulons, jusqu'à une hauteur de 6 m sur le pylône, ne mesurant même pas les risques encourus. De même pour les représentants des subdivisions de Naftal ou encore Sonatrach, ce sera une série d'exemples montés diapos à l'appui, sur toutes les violations de la réglementation en matière de protection des ouvrages énergétiques. Le plus effarant, c'est ce constat accablant : la transgression de la réglementation vient le plus souvent du fait des pouvoirs publics, des collectivités locales et donc, de ceux censés faire appliquer cette réglementation sur la protection et les périmètres de sécurité (décret 84-105 du 12 mai 1984 et arrêté du 25 janvier 1986). Le rappel de cette réglementation est venu à point nommé car, si lors de cette journée, aucun chiffre n'est donné sur le coût, occasionné par ces agressions et les interventions qu'il a fallu faire ou faudra faire, il est un fait irréfutable et inquantifiable, celui des risques énormes pour les populations en cas d'incidents graves. Chose qui n'est pas à écarter. Pour leur défense, les SG des APC présents nous ont déclaré qu'ils étaient contraints de travailler sous la pression sans aucune donnée ou archives concernant l'implantation ou le tracé de ces installations énergétiques et que très souvent ils n'avaient pas d'interlocuteurs pour les renseigner. Ce sont là deux aspects évoqués, qui, ces 15 dernières années, ont pris des proportions extraordinaires, à un point tel qu'aujourd'hui, l'anarchie hypothèque l'avenir des citoyens. F. BOUMEDIENE