“L'application des normes IFRS, au sein de l'entreprise, dans le cadre du nouveau Système financier et comptable, doit être conduite comme un projet”, conseille Sami Bouassida, directeur général de la société CSB et membre de l'Ordre des experts-comptable de Tunisie, hier, lors d'un séminaire sur le nouveau Système financier et comptable (SFC) et ses implications sur l'entreprise algérienne. Le séminaire, organisé par VIP Groupe en collaboration avec le ministère de l'Industrie et les Sociétés de gestion de participation centre, a regroupé des présidents-directeurs généraux, des directeurs généraux et les directeurs financiers invités, en leur qualité de premiers responsables d'entreprise du secteur industriel financier ou énergétique de la région centre. Objectif : comprendre les normes IAS/IFRS et gérer la transition au nouveau système comptable financier 2009. Et justement, c'est au niveau de cette transition que le problème risque de se poser. C'est qu'au sein de l'entreprise, “on n'est pas prêt”. Pour rappel, la mise en œuvre du nouveau système comptable et financier est prévue à partir de janvier 2009. En d'autres termes dans huit mois. Les textes d'application sont prêts. Le décret définissant le cadre conceptuel de la comptabilité devant servir de guide à l'élaboration des états financiers est en voie de signature. Ce cadre donne notamment les définitions des concepts et conventions comptables. La loi prévoit aussi un arrêté d'application. La mise en application du SCF, intégrant les normes internationales (IAS/IFRS) constitue un défi. C'est un changement important pour des comptables habitués à appliquer des normes de traitement plutôt que des normes de contenu. Un sentiment de panique semble s'installer au niveau des entreprises. Il est vrai que les pouvoirs publics auraient pu profiter de quatre années de préparation (entre 2004 et 2008) pour préparer les entreprises et les universités aux normes internationales (IAS/IFRS). Le nouveau Système financier et comptable, explique Sami Bouassida, est “une réglementation structurante, qui ne concerne pas seulement le comptable, mais toutes les fonctions de l'entreprise”. Du coup, estime-t-il, il faut impliquer l'ensemble des acteurs de l'entreprise, pas seulement la fonction comptable. Le nouveau Système comptable et financier marque une certaine rupture avec l'ancienne pratique comptable en se rapprochant de la pratique universelle, permettant la production d'informations détaillées, fiables et comparables et reflétant notamment une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises. L'objectif est de fournir des informations utiles sur la situation financière (bilan), la performance (compte de résultat) et les variations de la situation de trésorerie (tableau des flux de trésorerie) d'une entité, pour aider les utilisateurs à mieux comprendre la performance passée de l'entreprise, mieux évaluer ses risques et sa rentabilité et porter des jugements mieux informés sur l'entreprise dans son ensemble. M. R.