Si depuis le 1er janvier 2005 les sociétés cotées européennes et leurs filiales établissent leurs états financiers consolidés selon les nouvelles normes comptables internationales, l'Algérie, elle, continue encore à pratiquer un plan comptable national (PCN) datant de 1975, conçu pour servir l'entreprise socialiste évoluant dans une économie dirigée. Inapproprié aux nouvelles donnes de la gestion de l'entreprise évoluant dans une économie concurrentielle. Malgré la création, au milieu des années 1990, d'un Conseil national de la comptabilité (CNC) chargé de l'émission des normes comptables nationales, c'est un groupe français, composé du CNC français, du conseil supérieur de l'Ordre des experts comptables et de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes, qui s'est chargé de livrer au CNC algérien le « système comptable d'entreprise », inspiré des normes comptables internationales et moyennant un paiement prélevé sur le financement accordé par la Banque mondiale. Le nouveau dispositif comptable algérien, inspiré du plan comptable général français, qui est à l'état de projet, est sur le point d'être présenté au conseil du gouvernement, de l'avis même des experts en la matière, avant de le soumettre au Parlement. En attendant, un système comptable entreprise (SCE), qui s'inspire fondamentalement des nouvelles normes comptables internationales émises par l'IASB, le conseil de l'Ordre algérien des experts-comptables, des commissaires aux comptes et des comptables agréés avait organisé deux journées d'étude consacrées aux « Normes comptables internationales et leur impact sur le nouveau dispositif comptable algérien », récemment à Alger. Ouvertes aux directeurs financiers et comptables des entreprises publiques et privées et en présence de plusieurs personnalités comptables arabes, parmi lesquelles figure l'ancien Premier ministre égyptien et actuel président de l'Ordre des experts comptables de son pays, le séminaire a vu la corporation signifier sa volonté de la prise en main de la formation de ses membres en matière de normes comptables internationales et de « ne pas laisser l'initiative d'une telle action à des bureaux privés animés seulement par des considérations de gros sous », de l'avis même de nombreux participants. Quant à l'animation, elle a été assurée par Ali Hadj-Ali, unique expert-comptable algérien certifié en normes comptables internationales, qui avait remarquablement suppléé l'absence d'intervenants français, qui devaient présenter des communications.