Les nouvelles normes comptables, en vigueur actuellement à travers le monde, continuent de faire l'objet de débats et de concertations dans les milieux économiques, financiers et au sein de plusieurs autres cercles de la société en Algérie. C'est ainsi que l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou abrite depuis hier, un séminaire international sur les normes comptables internationales, dites IFRS, organisé à l'initiative de la faculté des sciences économiques et de gestion. D'emblée, les différents universitaires qui ont eu à intervenir à cette occasion, ont mis l'accent sur les critères et le cadre conceptuel de ce nouveau système comptable que l'Algérie s'apprête à adopter à compter du 1er janvier 2009. Les changements que les nouvelles normes en question apporteront au paysage financier et comptable national ont été également évoqués avec leurs dimensions, positive et négative. Dans ce sillage, le professeur Mohamed Boutine de l'université d'Alger a tenu à expliquer les critères généraux des normes IFRS (International Financial Reporting Standards), dont la conception traduit la gestion comptable d'une entreprise en cinq états, à savoir un résumé des comptes des résultats, le bilan de l'exercice, l'état des variations des capitaux propres, le tableau des flux de trésorerie (dit aussi le cash flow de l'entreprise), et enfin, la présentation d'une autre partie sous forme d'annexes qui sont joints à la situation comptable générale et qui peut être élaborée en guise d'un exposé qui détaillera les quatre états précédemment cités. L'autre nouveauté d'ordre conceptuel des normes IFRS réside dans l'adoption des rubriques reflétant le résumé de chaque situation, alors que les codes, actuellement en vigueur dans le cadre du PCN (plan comptable national) eux, sont appelés à disparaître. Toutefois, le professeur a suggéré que les états en question peuvent, néanmoins, être complétés (si nécessaires), par des rapports explicatifs sur la situation de l'environnement ou la valeur ajoutée, ou autres. Ce dernier point se présente ainsi sous forme d'une lecture de l'entourage global dans lequel évolue l'entreprise. Expliquant la préparation de la mise en application des normes IFRS en Algérie, l'expert comptable, Benaïbouche, dira qu'en Algérie ce sont toutes les entreprises économiques quelle que soit leur dimension, les organismes et autres institutions dont la communication de la situation financière est obligatoire, qui seront appelées à adopter les nouvelles normes comptables, à l'exception des TPE (très petites entreprises économiques) auxquelles une autre forme de comptabilité, simplifiée et concise, est prévue. De ce fait, la mise en application de ces normes en Algérie diffère de plusieurs autres pays, à l'instar de la Tunisie où, finalement, il n'y eu que la réforme du système comptable, incarné par le PCT (plan comptable tunisien), en 1996, tandis que seules les filiales des multinationales installées en Tunisie qui ont été soumises à l'adoption des IFRS, tel que cela a été expliqué par Mlle Raoudha Trabelsi, assistante de recherche à l'université de Montpellier et dont la communication a porté sur " l'application des normes IFRS dans les pays émergeants, une études exploratoire sur le cas de la Tunisie ". Le professeur Arbadji, de la faculté des sciences économiques de l'université d'Alger, lui, a axé son intervention sur les opérations en monnaies étrangères dans le climat de fluctuations des taux de change. Toutefois, les spécialistes ayant pris part à ce séminaire ont été unanimes quant à la nécessité de multiplier le travail d'information et de vulgarisation sur l'application des nouvelles normes comptables afin de préparer l'ensemble des acteurs aux nouvelles normes.