La hausse de la prime d'assurance, obligatoire, responsabilité civile automobile est effective depuis le 1er janvier. C'est ce qu'a confirmé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III dans l'émission “Invité de la rédaction”, le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance M. Amara Latrous. Le président de l'UAR précise que la hausse de 20% de la prime d'assurance obligatoire automobile sera étalée sur deux ans, soit une augmentation de 5% chaque six mois. Le secteur des assurances a réalisé en 2007 un chiffre d'affaires évalué à 50 milliards de dinars, selon le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), soit environ 700 millions de dollars, dans un marché algérien, dont le potentiel est estimé entre 3 et 4 milliards. Amara Latrous, qui a aussi la qualité de président-directeur général de la Saa, précise que sur les 50 milliards de chiffre d'affaires, 25 milliards de dinars proviennent de la branche automobile, soit 50% des parts du marché. Mais sur les 25 milliards d'assurance automobile, un tiers seulement provient de l'assurance obligatoire responsabilité civile. “D'un côté, nous avons des primes très modestes et de l'autre des volumes de sinistres énormes que nous payons et auxquels nous devons faire face”, regrette le président de l'UAR. Chaque fois que les compagnies d'assurance encaissent 100 dinars de prime d'assurance, elles payent 230 dinars de sinistre. “Vous voyez à quel niveau la prime est minime”, soutient-il, ajoutant que les acteurs du secteur ont attiré “l'attention des pouvoirs publics depuis très longtemps”. C'est que depuis avril 1998, l'assurance obligatoire “n'a pas subi un seul centime d'augmentation”, alors qu'en revanche “les accidents de la route ne cessent d'augmenter, pas seulement en intensité, mais aussi en matière de coût de réparation matériel, très élevé”. Le P-DG de la Saa relève sur les routes, nous enregistrons chaque année 4 200 morts et 60 000 blessés. “Ce sont les compagnies d'assurance qui indemnisent ces victimes ou leurs ayants droit”, indique-t-il. “Plus les salaires augmentent, plus les indemnisations augmentent puisque les capitaux sont versés en fonction des revenus des victimes”, explique M. Latrous. Le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance ajoute aussi, comme argument, l'augmentation, sans cesse des coûts de réparation, de la main-d'œuvre et des pièces détachées. Si cette situation demeure “les compagnies risquent de ne pas tenir le coup”. En d'autres termes, la masse des règlements à payer en matière d'indemnisation de sinistre automobile a atteint des limites intolérables pour les compagnies d'assurance. Si le déséquilibre de la branche automobile tant décrié à juste titre par les compagnies est dû pour beaucoup à la sinistralité élevée de la branche, sinistralité qu'il s'agit justement de juguler. Les compagnies d'assurance doivent agir aussi sur d'autres leviers, aussi importants que les systèmes bonus et malus. Il serait tout simplement utile de systématiser le principe du bonus et malus, à travers la mise en place d'un fichier des conducteurs. Ceci permettra d'assurer un suivi systématique des conducteurs et d'appliquer en conséquence les rabais et majorations sur les primes d'assurance, suivant la fréquence des sinistres enregistrés. Ce système permettra d'encourager les bons conducteurs et de sanctionner les mauvais. M. R.