Le chiffre d'affaires réalisé par le secteur en 2009 a atteint 77 milliards de dinars. Automobilistes, à vos poches! Les assureurs réclament une majoration des tarifs appliqués actuellement dans le secteur. La raison? Les compagnies d'assurances seraient déficitaires. C'est ce qu'a reconnu hier, le président de l'Union nationale des assureurs et réassureurs (Unar), Amar Latrous. «Pour un rééquilibrage technique entre les recettes et les dépenses, l'assurance automobile obligatoire devrait être augmentée au minimum de 100% pour passer de 1500 DA actuellement à 3000 DA», a soutenu Amara Latrous qui s'exprimait sur les ondes de la Radio nationale. Selon l'intervenant, cette assurance reste déficitaire en raison du grand nombre d'accidents et des dépenses qu'ils engendrent, en dépit d'une augmentation de 20% échelonnée sur deux ans (2008-2009). Comme justificatif, Amara Latrous avançait alors «le déficit en matière d'assurance automobile». «Si nous avons opté pour l'augmentation, ce n'est pas pour gagner de l'argent, mais seulement pour équilibrer les tarifs», avait affirmé alors le président de l'UAR avant de reconnaître hier que le chiffre d'affaires réalisé par le secteur des assurances en 2009 a atteint 77 milliards de DA, en hausse de près de 13% par rapport à 2008. Tandis que les compagnies d'assurance n'ont versé que 33 milliards de DA à leurs assurés au titre d'indemnités, dont 80% ont servi à indemniser les sinistres matériels et corporels des accidents de la route. Cependant, Amara Latrous, pour une question de sémantique, a utilisé le concept d'assurance obligatoire pour désigner la responsabilité civile (RC) sans expliquer aux auditeurs que la prime d'assurance se calcule sur la base de la RC. Cette dernière est établie selon le nombre de chevaux du véhicule. Et les spécialistes le confirmeront, quand l'assurance obligatoire augmente, les autres assurances connaîtront également des augmentations, notamment l'assurance dommages-collisions. Effet boule de neige. A moins que les compagnies d'assurances veuillent imposer l'assurance obligatoire «tous risques». A signaler que ce n'est pas la première fois qu'un représentant du secteur appelle à l'augmentation de la tarification, notamment celle qui a trait à l'assurance automobile. Des déclarations qui contrastent beaucoup avec les résultats affichés par le secteur pour l'exercice 2009. En effet, l'assurance contre les catastrophes naturelles a rapporté un montant de 1,7 milliard de DA. Cette hausse, par rapport à l'année précédente, est due notamment à une dynamique du marché marqué par une augmentation des souscriptions en particulier dans le secteur d'assurance des habitations où le parc est en pleine expansion, reconnaît Amara Latrous. Quant à la sécheresse qui n'est pas encore considérée par la législation comme étant une catastrophe naturelle, le même responsable a révélé qu'un produit d'assurance contre ce phénomène est actuellement en phase d'examen et devrait être lancé l'année prochaine. Ce qui prouve que le marché des assurances est «en plein développement et devrait connaître davantage d'essor à même de drainer un maximum d'investisseurs étrangers» souligne Amra Latrous. Pour ce faire, il a annoncé la création prochaine d'une filiale spécialisée dans l'assurance des personnes avec un partenaire français, conformément à la législation qui exige une dissociation entre l'activité d'assurance contre les dommages et l'assurance des personnes.