Sur une centaine d'établissements de l'enseignement secondaire que compte la capitale, soixante-dix sont paralysés par la grève cyclique — quatre jours par semaine — initiée par la Coordination des lycées d'Alger (CLA). A quelques semaines de la fin de l'année scolaire, ce grand mouvement de protestation constitue un réel danger pour les classes d'examens. D'où un appel à la sagesse de la Fédération des parents d'élèves, qui demande aux enseignants de surseoir leur action et de cesser de prendre en otage les élèves. Déterminés à aller jusqu'au bout, les grévistes sont, pour leur part, intraitables. Ils maintiennent la pression en multipliant les démonstrations de force. A l'appel de la coordination, des centaines d'enseignants et de travailleurs du secteur se sont rassemblés, hier matin, devant le ministère de l'Education nationale. Selon M. Osmane Redouane, principal organisateur de ce sit-in, le nombre de manifestants a dépassé un millier. Réclamant une entrevue avec le ministre Aboubeker Benbouzid, les grévistes ont refusé d'être reçus par le chef de cabinet ou le secrétaire général du ministère. s“Le ministre nous a promis de nous recevoir et nous a demandé de lui envoyer une liste des membres de la délégation”, soutient M. Soltane. Lui et ses camarades n'en démordent pas. Ils sont déterminés à poursuivre la grève jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. S'articulant notamment autour d'une augmentation de salaires à hauteur de 100%, leurs doléances comportent, en outre, l'ouverture de 37 000 postes budgétaires pour la régularisation des vacataires ainsi que l'institution d'un départ en retraite après 25 ans de service. Une ultime revalorisation salariale est intervenue fin 2002, au terme de la bipartite gouvernement-UGTA. Or, elle est considérée très minime par les enseignants. Bien que le principal syndicat du secteur, la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) se soit déclaré satisfaite, plusieurs de ses unions de wilayas ainsi que des organisations autonomes et maintenant la Coordination des lycées de la capitale crient à la misère sociale et demandent plus. S. L.