Une autre semaine blanche est décrétée dans les lycées algérois. La grève cyclique de quatre jours a repris hier dans les établissements du secondaire de la capitale. La Coordination des lycées d'Alger (CLA) maintient la pression, en haussant le ton avec le boycott des compositions du troisième trimestre qui devaient commencer samedi dernier. Selon le porte-parole de la CLA, le mouvement de débrayage est suivi par pas moins de 70 établissements sur les 110 lycées que compte la capitale. Le mouvement de protestation de la corporation a été hier porté à la rue. Des regroupements des PES grévistes ont été organisés dans la matinée d'hier à l'entrée des lycées. “Avec ces manifestations dans la rue, notre grève est désormais visible”, nous a confié M. Osmane. Selon lui, la balle est dans le camp du ministère de l'Education nationale. Il faut savoir que l'ex-ministre, Salah Nourreddine, n'avait pas répondu aux revendications des élites de l'enseignement secondaire. L'impasse dans laquelle se débattent les lycées relève de la responsabilité du ministère qui n'a pas daigné se pencher sérieusement sur les doléances des PES. A noter que la tutelle, qui prône le dialogue, n'a pas hésité à faire des ponctions sur les salaires “dérisoires” des formateurs du secondaire. Le porte-parole de la CLA a fait savoir que le ministère a enlevé près de 3 000 DA du salaire du mois d'avril. Des enseignants estiment que le ministère, par cette mesure dilatoire, ne fait qu'aggraver une situation déjà explosive à l'approche des épreuves du bac prévues pour le 7 juin. La coordination des lycées d'Alger, qui agit par étape dans sa stratégie de protestation, n'a pas encore tranché sur la question du boycott des examens du bac. La CLA reste toutefois optimiste avec le retour de Aboubakr Benbouzid au ministère de l'Education pour désamorcer cette crise qui couve depuis des mois dans les lycées. A cet effet, la coordination entend dépêcher demain une délégation au ministère pour soumettre la plate-forme de revendication de la CLA à M. Benbouzid. En attendant, les enseignants du secondaire sont plus que jamais déterminés à poursuivre leur action qui “vise à redonner une certaine dignité à toutes les femmes et à tous les hommes de l'éducation”. Ils ont même décidé à l'unanimité de boycotter les examens du bac blanc qui devraient débuter le 17 mai, soit samedi prochain. La CLA revendique l'instauration d'un régime spécifique pour les PES, mais au détriment de l'intérêt des élèves qui se plaignent d'ailleurs de la qualité des cours dispensés, sans évoquer les retombées de cette grève. R. H.