C'est ce qu'il a laissé entendre en expliquant qu'il se consacrera à la gestion du parti. Le tout nouveau président du Mouvement de la société pour la paix Abou Djerra Soltani, succédant à lui-même à l'issue du 4e congrès de son parti tenu à la Coupole du 5-Juillet à Alger, envisage de se retirer du gouvernement Belkhadem. C'est ce qu'on est en tout cas tenté de comprendre à travers les déclarations qu'il a faites, hier, à l'occasion d'une conférence de presse qu'il a animée au centre international de presse à Alger. “Je compte me consacrer au parti”, a indiqué Soltani devant un important parterre de journalistes tant de la presse nationale qu'internationale. Est-ce un retrait du gouvernement ? “Moi, j'ai fait la déclaration et à vous de l'interpréter”, a répondu Soltani à la presse tout en expliquant que la commission de préparation du congrès “m'a libéré en me disant que je ne démissionnerai pas (du gouvernement) que ce soit avant ou après le congrès”. Devant l'insistance des journalistes par rapport à ses intentions à l'égard du gouvernement, Soltani dira : “Ce ne sont pas toutes les décisions qui sont médiatisées”, tout en soulignant que toutes les structures du parti avant le congrès ont été dissoutes et qu'il y en a de nouvelles “qui elles ont la prérogative de décider”. Quoi qu'il en soit, la démission de Soltani du gouvernement est dans l'air, même s'il refuse de le dire expressément et même s'il a démenti les propos tenus par son chargé de la communication, Mohamed Djemaâ, qui a fait des déclarations à la presse faisant état de ce retrait du gouvernement. Sans doute préfère-t-il réserver la primeur de sa décision à celui qui l'a nommé, c'est-à-dire le président de la République. Ce disant, Abou Djerra Soltani, fort de sa victoire et de sa double élection tant par le Majliss Echoura (conseil consultatif) que par le congrès n'a pas manqué d'accabler son ancien concurrent Abdelamadjid Menasra à la tête du MSP. “Les congressistes ont voulu faire table rase de tout ce qui s'est préparé sans eux avant le congrès pour pouvoir être souverains et récupérer la décision. Ils ont ainsi rejeté le candidat du makhzen, le candidat de ceux qui veulent nous mettre sous tutelle et le candidat de ceux qui émanent d'en haut.” Le rejet du candidat “du makhzen” s'est également exprimé à travers le rejet tant du règlement intérieur que de l'ordre du jour par le congrès, note l'orateur. Toutefois, Soltani refusera de régler ses comptes avec les partisans de Menasra : “Soyez aux aguets et demandez-moi des comptes, si un jour vous voyez que j'ai réglé mes comptes avec qui que ce soit.” C'est dans cet ordre d'idées d'ailleurs que trente-quatre membres fondateurs du parti ont été acceptés au sein du Majliss Echoura car nommé par Nahnah. “Je refuse que le MSP soit un parti d'appareils”, dira-t-il, en expliquant que son parti sera celui d'une base militante qui décidera de ce que sera le mouvement du défunt Nahnah. “Le congrès est fini et nous sommes désormais tournés vers l'avenir”, explique encore à ce sujet l'intervenant. Tourné vers l'avenir : cela voudrait dire tracer de nouvelles perspectives afin de conquérir plus d'espaces à tout point de vue aux fins d'imposer le MSP comme première force politique en Algérie, ainsi que la mise en œuvre d'une série de réformes. À ce sujet, Soltani, qui revendiquera une révision de la Constitution dans le sillage de réformes institutionnelles profondes, dit la position du MSP par rapport à un troisième mandat présidentiel qui n'est pas à l'ordre du jour. “Quand le troisième mandat se présentera, à ce moment là on s'exprimera.” NADIA MELLAL