Lors de la conférence de presse organisée, hier, le président du MSP a annoncé que le congrès du parti aura lieu en mars prochain. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abou Djerra Soltani, a expliqué, hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au Centre international de presse à Alger, que la décision inhérente à la tenue du 4e congrès du parti plu-tôt que la date initialement prévue, est motivée par une volonté de ne pas s'enliser dans une année blanche en matière d'exercice politique. “Si nous organisons le congrès au mois d'août, nous perdrons six mois dans la préparation de ce rendez-vous, et les six autres mois dans la restructuration des organes du parti”, a-t-il soutenu. Le MSP, qui mise ordinairement gros sur l'activisme sur le terrain politique, ne souhaite nullement être distrait des évènements nationaux qui ne manqueront pas de marquer les douze mois à venir, ne serait-ce qu'à l'occasion d'une potentielle révision constitutionnelle et l'élection présidentielle du printemps 2009. Les assises du mouvement démarreront donc le 26 mars prochain. Interpellé à plusieurs reprises par les journalistes sur ses intentions de briguer un deuxième mandat à la tête de sa formation politique, Abou Djerra Soltani a emprunté, à sa manière coutumière, la voie de la diplomatie. “C'est aux militants de choisir de me reconduire à la présidence du parti, de me remplacer ou de mettre en place une direction collégiale”, a-t-il répondu. Il a indiqué qu'au moins 24 personnalités du MSP, dont les trois vice-présidents et le président du madjliss echoura, sont des prétendants sérieux à sa succession. La bataille autour de la présidence du parti s'annonce, de ce fait, dure. D'autant que déjà en 2003, Abou Djerra Soltani n'a nullement été plébiscité par ses pairs. Il a réussi, au gré de quelques voix supplémentaires sur ses rivaux, à succéder à cheikh Mahfoud Nahnah. Depuis, ses détracteurs ont été carrément écartés des arcanes du parti. Il n'en demeure pas moins que la tenue du congrès aiguisera à nouveau les appétits et mettra en danger le devenir de Abou Djerra Soltani en qualité de leader du MSP. Sur la révision constitutionnelle, l'actuel président du MSP a affirmé qu'elle ne constitue pas une revendication de son parti. “Elle est une prérogative du président de la République et des deux Chambres parlementaires réunies”, a-t-il assuré en sous-entendant clairement que le mouvement n'est pas contre pour autant. “Nous tenons à ce que six dispositions de la Constitution restent en état. Nous voulons aussi que cette révision soit initiée dans le cadre des grandes réformes et dans le respect des libertés”, a-t-il précisé. Sur un autre chapitre, il a incité les pouvoirs publics à agir en urgence pour freiner l'érosion du pouvoir d'achat. “Les augmentations des salaires des fonctionnaires ne règlent pas le problème, puisqu'elles ne toucheront qu'une partie des Algériens”, a-t-il souligné. De son avis, la grogne des lycéens aurait pu être contournée si le gouvernement avait associé le corps enseignant et les parents d'élèves dans l'élaboration des réformes. Un rapport, diffusé pendant quelques jours sur le site Web du parti, dresse un tableau noir de la situation sociopolitique du pays et s'interroge sur plusieurs points dans l'ambiguïté qui entoure l'état de santé du chef de l'Etat. Le document a été vite retiré du Net. Abou Djerra Soltani a expliqué ce retrait par le fait que ledit rapport était davantage assimilé à un conglomérat d'avis bruts de cadres et militants qu'à une position officielle du parti. “Il avait été mis sur le site sans être, au préalable, soumis à l'approbation du madjliss echoura”, a ajouté le conférencier. Souhila Hammadi