Le procès des personnes qui ont été arrêtées au lendemain des émeutes qui avaient secoué, la semaine dernière, les villes de Chlef et de Chettia, aura lieu dans trois ou quatre mois. Selon des sources judiciaires qui ont donné cette information, le nombre des émeutiers actuellement placés sous mandat de dépôt par les tribunaux compétents est de 78 personnes. Les mêmes sources ont également indiqué, à ce sujet, que les mis en cause sont tous des jeunes et, de surcroît, des récidivistes. “L'enquête déclenchée depuis le début des interpellations est en train de suivre régulièrement son cours avec l'ensemble des concernés, et ce, avant le déroulement du procès qui aura lieu dans quelques mois, probablement durant la prochaine session criminelle”, précisent encore nos mêmes sources. Rappelons également dans le même contexte que la justice avait déjà procédé jusque-là à la libération de presque une centaine d'individus qui avaient été arrêtés par les services de sécurité durant les émeutes en question. Tous des mineurs ou des personnes âgées, ceux-ci ont été relâchés après avoir été identifiés par les services compétents de la police. Rappelons, enfin, qu'en l'absence du bilan relatif aux estimations financières des dégâts enregistrés suite aux violences qui avaient ravagé Chlef et Chettia, pas moins de 20 édifices publics avaient été entièrement saccagés, incendiés et tous leurs équipements cambriolés. Même le secteur privé n'a pas échappé aux actes de vandalisme durant les émeutes. C'est le cas, par exemple, de laboratoires et de dépôts de produits pharmaceutiques et de plusieurs véhicules particuliers totalement incendiés. Le problème des logements en préfabriqué et leur remplacement par de nouvelles constructions en dur a été toujours posé à Chlef. En effet, depuis l'expiration du délai accordé à ces logements à partir de leur réalisation au lendemain du séisme du 10 octobre 1980, et qui ne devait pas dépasser normalement une quinzaine d'années, les sinistrés qui occupent à ce jour le même type d'habitations n'arrêtaient pas de tirer la sonnette d'alarme auprès des pouvoirs publics. De sévères dégradations ont été enregistrées au niveau de leurs logements au fil des années, et cela s'est répercuté même sur leur santé, car la plupart d'entre eux sont atteints de différentes maladies, comme le cancer ou encore l'asthme. Devant cet état de fait, des initiatives, voire des mesures ont été prises par les autorités du pays en vue d'éradiquer entièrement le préfabriqué. Parmi les mesures prises, 3 600 logements ont été réalisés en dur sous forme de nouvelles villes, notamment à Chlef et à Chettia. Ces logements sont destinés aux locataires du préfabriqué et dont le nombre total est de 3 669. Pour ce qui est des propriétaires (11 947) du même type de logements, il a été accordé à chacun d'eux entre 1 et 2 millions de DA à titre de prêt avec un faible taux de remboursement, et ce, pour construire des logements en dur sur place. L'Etat avait également accordé à chacun des propriétaires une aide financière estimée à 1 million de DA dans le cadre de la loi de finances de 2007. Celle-ci a été annulée par la suite. C'est ce million de dinars que réclament aujourd'hui les sinistrés de toute la wilaya. Les mêmes sinistrés, par le biais de leurs représentants, à savoir ceux de la coordination des préfabriqués de la wilaya, que le ministre délégué auprès du ministère de l'Intérieur des Collectivités locales, chargé des Collectivités locales rejette aujourd'hui, après avoir installé une commission ad hoc au cours de sa visite effectuée à Chlef, demandent à ce que des facilités d'achat soient accordées aux locataires qui veulent reconstruire en dur et rester sur place tout comme les propriétaires. Pour le ministre délégué, seule la commission de wilaya installée par ses soins, que préside l'actuel président de l'APW, qui demeure l'interlocuteur entre les pouvoirs publics et les sinistrés. Elle est composée du secrétaire général de la wilaya, de deux députés, des présidents d'APC de Chlef et de Chettia, outre quatre représentants des sinistrés et se chargera de la prise en charge du dossier relatif aux préfabriqués et des négociations à ce sujet avec les pouvoirs publics et qui a déjà entamé ses démarches au niveau local. Ahmed Chenaoui