La wilaya de Tissemsilt a obtenu le financement du programme en question à hauteur de 26 millions de DA dont 17 millions pour l'acquisition d'un clinomobile. Le secteur de la santé de la wilaya de Tissemsilt vient de bénéficier d'un centre de transfusion sanguine. La visite du professeur Kamel Kezzal, directeur de l'Agence nationale du sang (ANS) avant-hier a provoqué un grand soulagement au corps médical et paramédical d'autant qu'il a annoncé la création d'un centre de transfusion sanguine dans la wilaya de Tissemsilt (STS) et des postes de transfusions sanguines (PTS) à Bordj-Bounaâma et Theniet El Had lors d'une rencontre-débat, en présence du DSP, des directeurs des EPH de la wilaya, des chirurgiens, des médecins des secteurs publics et privés, des urgentistes et des laborantins... Côté statistiques, la wilaya de Tissemsilt a connu une amélioration significative par rapport aux années précédentes en matière de dons : 1 850 en 2007. Le bilan de 2007 de l'ANS fait ressortir que le nombre de dons, à l'échelle nationale, a atteint 367 887, soit une moyenne de 10,81 dons pour 1 000 habitants. L'Algérie n'a pas encore gagné la bataille de la collecte de sang. Le dispositif mis en place est en déça des attentes des millions d'Algériens. Le professeur Kamel Kezzal a déclaré que l'activité transfusionnelle actuelle en Algérie est assurée par 179 structures de transfusion sanguine (STS) et 45 centres de wilaya (CWTS). On dénombre aussi 16 centres de transfusion sanguine (CTS), 99 postes de transfusion (PTS) et 19 banques du sang (BS). S'agissant du potentiel humain, l'Algérie dispose de 250 médecins travaillant dans le secteur de la transfusion sanguine. Les moyens alloués en faveur de la politique du sang en Algérie sont loin d'être satisfaisants. Pour cela, à l'instar des populations qui sont appelés à offrir un peu de leur sang, l'Etat algérien est aussi partie prenante et doit mettre en œuvre une stratégie permettant de faciliter cette opération. Le professeur Kezzal, tout en étant conscient des différents problèmes que rencontre son organisme dans sa mission, voulait une plus grande avancée. Le seul objectif qu'ils se sont tracés est celui de porter à la connaissance de tous l'importance du don du sang. En 2007, une progression de 10% a été enregistrée par rapport à l'année 2006. Et comparativement aux pays industrialisés qui ont connu une réelle avancée dans ce domaine, comme l'Europe et l'Amérique du Nord, l'Algérie est au bas du classement. Notons, en outre, que 51% des dons proviennent des donneurs familiaux, le reste de donneurs réguliers 23% et les donneurs occasionnels 26%. Sur le plan de la préparation des produits sanguins labiles, environ 90% du sang collecté est séparé contre 75% en 2006. Et le taux de production a atteint les 67% pour les globules rouges, 30% de plasma frais ou congelé et enfin 20% pour les concentrés des plaquettes. De cela, la production sanguine de notre pays, dispose d'une quantité évaluée à 528 308 produits (47%), 246 661 (18%) de globules rouges, 109 304 (21%) de plasma frais congelés et 73 330 (14%) de plaquettes. Malgré le défi de l'Agence nationale du sang, le chemin vers l'autosuffisance en matière de sang reste long. Et pour améliorer les chiffres de la collecte, un plan d'action national à l'horizon de 2009 est mis en place. Ce programme tend à assurer une sécurité transfusionnelle modèle, ainsi qu'un dispositif organisationnel au niveau de la réglementation. Le coût total de ce programme est estimé à 1 570 millions de DA. Par ailleurs, des objectifs ont été tracés en ce qui concerne le développement de la politique du sang, de créer un laboratoire national de sang et développer la collecte mobile tout en mettant en place des clinomobiles (véhicules) dans toutes les wilayas du pays et en nombre suffisant, ainsi que le renforcement en matières de personnel et de structures de transfusion. Le programme en question permettra sûrement de surpasser le manque en matière de sang, mais en conjuguant les efforts de l'Etat et des citoyens, on arrivera à un stade où chaque personne ayant besoin d'une goutte de sang la trouvera. Le programme national du sang vise à atteindre un taux de 80% de donneurs de sang réguliers et de 100% pour la plasmaphérèse d'ici à 2009, a affirmé le professeur Kamel Kezzal.Et il a précisé que le taux de dons de sang d'origine familiale a régressé de 80 à 60% ajoutant que le programme national du sang vise à réduire le taux des dons d'origine familiale à 20% seulement. Concernant la plasmaphérèse, M. Kezzal a indiqué qu'elle ne représentait, il y a deux ans, que 50% avant d'atteindre 75% actuellement, et devrait, a-t-il ajouté, atteindre un taux de 100% d'ici 2009. La réorganisation du don de sang a été parachevée et la formation a été lancée, les wilayas ayant bénéficié de l'opération de formation sont Sétif, Tébessa, Jijel, Mostaganem, Chlef, Laghouat, Relizane, Ouargla, Aïn Defla et Béjaïa. Ces objectifs ne peuvent être atteints, selon les intervenants que si les moyens matériels, humains et financement du programme en question sont bien établis. Pour ce faire, la wilaya de Tissemsilt a obtenu le financement du programme à hauteur de 26 millions de dinars dont 17 millions pour l'acquisition d'un clinomobile. ABED MEGHIT