Pour les habitants de la localité rurale de Metairia, à une trentaine de kilomètres environ au nord-ouest de la ville de Chlef, la vie quotidienne au sein de cette fraction, pratiquement dans tous les domaines, est plus que catastrophique. Les nombreux témoignages que nous avions pu recueillir auprès de ces mêmes habitants à travers plusieurs quartiers de la localité ne sont guère rassurants. Le volume des problèmes rencontrés continuellement par l'ensemble des citoyens de ce village qui compte entre 800 et 1 000 âmes, devient de plus en plus inquiétant. “Nous sommes totalement marginalisés même ignorés par nos responsables locaux. Nous manquons presque de tout, et notre localité aussi. Nous voulons être considérés et vivre dans les normes comme tout le monde”, font savoir d'emblée de nombreux citoyens rencontrés. Parmi les innombrables problèmes que rencontrent ces villageois, il y a lieu de citer, entre autres, l'état des différentes routes et ruelles que compte la localité. Complètement délabrées, celles-ci causent beaucoup d'ennuis aux automobilistes qui les empruntent quotidiennement. “En plus des tracasseries relatives aux endommagements causés à nos véhicules en raison de l'état lamentable de la quasi-totalité des routes ici, comme vous êtes en train de le constater vous-même, nos enfants connaissent eux aussi énormément de difficultés pour se rendre journellement à l'école. À vrai dire, notre localité ne dispose d'aucun établissement, la seule école primaire qui accueille nos enfants depuis longtemps se trouve à El Aouala, à plus de trois kilomètres d'ici. Nos écoliers font plus de 10 km par jour en aller et retour entre leur établissement scolaire et leurs domiciles familiaux respectifs, dans la plupart des cas à pied en plein froid cruel pendant l'hiver, et sous un soleil de plomb durant l'été car notre localité n'a jamais été desservie en matière de transport. C'est pourquoi nous voulons avoir notre propre école primaire. Quant aux collégiens et autres lycéens, ils sont tous scolarisés à Boukadir”, expliquent plusieurs parents d'élèves à Metairia. Le problème relatif à l'alimentation en eau potable se pose avec acuité à travers l'ensemble de cette importante agglomération. Pour de nombreuses familles interviewées à ce sujet, l'eau ne coule de leurs robinets qu'une seule fois par semaine uniquement, ce qui les oblige à l'acheter régulièrement à partir des citernes ambulantes et à des prix exorbitants. “Pourtant, notre sous-sol est riche en ressources hydriques qui restent, malheureusement, inexploitées. Nous avons formulé plusieurs demandes auprès des autorités compétentes pour nous autoriser à creuser des puits, et régler ainsi définitivement le problème relatif à l'AEP et à l'irrigation à travers toute notre localité. Seulement, mais aucune suite ne nous a été donnée à ce jour. D'ailleurs, tout comme nos demandes relatives à l'éclairage public, nous sommes continuellement plongés dans le noir à chaque fois que la nuit tombe”, ajoutent d'autres citoyens. Pour leur part, les jeunes dont le nombre reste, tout de même considérable à Metairia, ont eux aussi leur mot à dire. “Outre le chômage menaçant dont nous faisons continuellement face, nous manquons de distraction, d'infrastructures sportives et culturelles. Nous rêvons toujours d'aires de jeux, d'un stade ou d'une maison de jeunes qui nous rassemblent. Comme les autres quartiers de Boukadir, nous voulons avoir nous aussi notre équipe de football. C'est une discipline sportive que nous aimons tous, mais que nous pratiquons anarchiquement faute de moyens, d'infrastructures et d'encadrement. Que les autorités locales de la wilaya prennent sérieusement en considération notre cas, nous comptons beaucoup sur elles et sur Dieu”, lancent enfin les jeunes de la localité de Metairia. AHMED CHENAOUI