Encouragés par la nouvelle augmentation des prix des produits énergétiques et du carburant dans les pays voisins, de nombreux contrebandiers de l'est et de l'ouest de l'Algérie ont versé dans ce trafic. Le phénomène de la contrebande du carburant prend de plus en plus des proportions alarmantes. Le commandement de la Gendarmerie nationale (CGN) a récupéré, dans des descentes effectuées en l'espace de quelques jours, 39.914 litres d'essence, de mazout, de gasoil et autres types de carburant. Une telle quantité démontre que tous les corps sécuritaires luttant contre ce genre de phénomène, sont mis à rude épreuve. Ils sont appelés, à plus d'un titre, à serrer l'étau contre ces contrebandiers, s'ils veulent gagner la partie. Sinon, c'est un inévitable échec qui se profile à l'horizon. Les différentes saisies ont eu lieu, dans leur quasi-intégralité, au niveau des frontières qui séparent l'Algérie et la Tunisie ainsi que le Royaume chérifien. La plus grande prise, précise un communiqué de la Gendarmerie nationale parvenu hier à notre rédaction, a été effectuée à Tlemcen, une ville très réputée dans ce genre de trafic. En trois jours, du 27 au 29 juillet dernier, les gardes-frontières ont récupéré, grâce à leur infaillible vigilance, 5890 litres de mazout abandonnés par les contrebandiers sur la bande frontalière. Durant la période allant du 22 juillet écoulé au 3 août en cours, les brigadiers verts ont multiplié leurs descentes. Leur tâche a été des plus ardues, notamment en cette période estivale. Dans la wilaya de Tlemcen toujours, les gardes-frontières de Boukanoune (El Djorf) ont récupéré 2370 litres de carburant. Quant à l'est du pays, c'est la wilaya de Tébessa qui a enregistré la récupération de la plus grande quantité. En l'espace de deux journées, les gendarmes des brigades territoriales d'El Houijbet, Boulhaf Dyr et Oum Ali ont saisi 1789 litres de carburant. Le rythme de la contrebande du carburant risque d'aller crescendo. Après le médicament, les frontières de l'Algérie avec le Maroc et la Tunisie sont devenues de véritables plaques tournantes de la contrebande de carburants. Les différentes unités des gardes-frontières relevant de la Gendarmerie nationale poursuivent inlassablement la lutte contre les contrebandiers au niveau des frontières. Les bilans dressés par les services concernés démontrent, on ne peut mieux, l'ampleur du préjudice causé à l'économie nationale par les fraudeurs. L'état de l'évaluation de l'activité des éléments du GGF fait ressortir que les régions est et ouest demeurent la cible privilégiée des criminels. Le trafic du carburant par les contrebandiers du carburant appelés communément les «halaba», vient en tête de la contrebande. Si les effectifs des différents corps de lutte contre ce phénomène sont avérés suffisants, il n'en est pas de même du moins pour certains postes frontaliers. Ces effectifs, comme le démontrent les statistiques, sont appelés à redoubler, si ce n'est à se multiplier, pour éradiquer ce trafic inquiétant. Car si des «brèches» sont constatées au niveau de ces postes, comme celui de Boukanoune à Tlemcen, il sera difficile de maîtriser les réseaux que forment les contrebandiers. Encouragés par la nouvelle augmentation des prix des produits énergétiques et du carburant dans les pays voisins, de nombreux contrebandiers de l'Est de l'Algérie ont versé dans ce trafic. Ainsi, ces régions du pays connues, jusque-là, pour être versées dans la contrebande du cheptel et des denrées alimentaires, se mettent à l'exportation frauduleuse de carburant. Le constat est identique pour la région ouest du pays. Les prix du gasoil sont excessivement chers au Maroc. C'est un indicateur de taille pour savoir pourquoi les contrebandiers algériens font du Maroc leur destination préférée. Au pays de Mohamed VI, des émeutes ont été déclenchées. Des slogans sont brandis et fusent. Les habitants des cités de Sidi Ifni, Boulaalam, Lalla Meryem, Al Marssi et Kouloumina, étaient en colère: face à leurs revendications à caractère social, les forces de l'ordre sont intervenues en utilisant des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes. La colère a monté d'un cran au point où le Maroc n'a pas trouvé de remède, voire la solution pour panser ses blessures. Or, en Algérie, la situation diffère. Les prix sont stables parce que l'Etat dispose des moyens pour les subventionner. Si cette cherté des prix au Maroc fait du carburant un marché juteux pour les contrebandiers, elle est un préjudice pour l'économie nationale.