Photo : Riad Par Badiaa Amarni Dans le cadre de la lutte menée par les unités des gardes frontières contre le phénomène de la contrebande, l'évaluation de l'activité du mois de juin dernier fait ressortir que la contrebande de différents produits est devenue une activité normale, exercée par la population des villes frontalières. Selon la Gendarmerie nationale, cette activité illicite reste surtout concentrée aux frontières est et ouest du pays. La liste des produits destinés à la contrebande est diversifiée et tout produit pouvant générer un gain et trouver acquéreur fait l'objet de contrebande. Les plus prisés sont le carburant, les produits ferreux et le cuivre. Ceux importés de manière illicite sont surtout les stupéfiants, les produits alimentaires et la laine. Pour donner un aperçu de ce phénomène et de son ampleur, la Gendarmerie nationale exhibe les statistiques élaborées pour le mois de juin. Il en ressort que le carburant reste le produit le plus prisé par les contrebandiers. Aussi, 82 342 litres, soit 76 062 de gasoil et 6 280 d'essence, ont été saisis aux frontières en possession des contrebandiers ou abandonnés par eux. Ces saisies ont connu une baisse de l'ordre de 25 469 litres, soit 23,62% de moins par rapport au mois de mai. Cette régression s'explique, selon la Gendarmerie nationale, par le durcissement du dispositif de surveillance et de contrôle des zones frontalières par l'installation de postes d'observation dans les brèches et itinéraires susceptibles d'être empruntés par les contrebandiers. La quantité globale de carburant saisie à travers les différentes zones frontalières se répartit comme suit : 69 607 litres, soit 84,16%, saisis à la frontière ouest, 10 415 litres (12,64%) au niveau de la frontière est et 2 320 litres (2,81%) à travers la frontière sud. Par ailleurs, les quantités de produits alimentaires saisies sont estimées à 1 888 kg, constituées essentiellement de 1 750 kg de semoule et de 100 kg de pâtes alimentaires. Pour les produits ferreux, 25 367 kg ont été saisis (25 067 kg de déchets et 300 kg de rond à béton). Il est à signaler que, durant le mois de juin, aucune saisie de cheptel n'a été opérée par les unités des gardes frontières notamment sur la bande de l'est du pays connue pour ce genre de trafic. La baisse sensible des prix de la viande de mouton enregistrée en Tunisie, la moitié, soit 6 dinars tunisiens le kilo (équivalent à 360 dinars algériens), reste la cause essentielle, c'est-à-dire qu'il y a absence de profit.Quant aux importations frauduleuses, elles concernent les stupéfiants, avec 4 311,87 kg saisis, contre 4 359 kg de produits alimentaires, 213 litres d'huile de table, 45 têtes de cheptel, 435 boîtes de médicaments,118 seringues, 2 185 kg de laine, 3 319 unités d'effets vestimentaires, 111 unités de pièces de rechange, 600 chardonnerets (oiseaux). Comparativement au mois de mai dernier, le mois de juin a enregistré une baisse de l'exportation frauduleuse de carburants, de produits alimentaires, conditionnés en boîtes, d'ustensiles de cuisine et de cheptel, et une hausse de l'exportation de produits alimentaires, de cuivre et de produits ferreux. Pour les importations, la comparaison avec le mois de mai fait ressortir une hausse pour ce qui est des stupéfiants, des produits alimentaires, des effets vestimentaires et des médicaments, et une baisse pour ce qui est des boissons alcoolisées et de l'huile de table. Enfin, il y a lieu de retenir que, pour les mois d'avril et mai, 21 et 42 personnes, dont des Tunisiens, des Marocains et des Syriens, ont été arrêtées dans des affaires de contrebande.