“Les ressources financières sont très importantes, et l'Algérie a un vaste programme de projets qui font qu'aujourd'hui, il y a d'énormes besoins, notamment dans l'expertise et en équipement.” Cette réaction d'un chef d'entreprise français, présent à la première rencontre franco-algérienne des mines et carrières qui s'est déroulée avant-hier à Oran, illustre parfaitement l'état d'esprit et l'intéressement des nombreux participants à cette rencontre. En effet, organisée par la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), la rencontre franco-algérienne des mines et carrières a drainé plus de 150 participants algériens, publics et privés, et plus d'une cinquantaine de professionnels français dont une trentaine de chefs d'entreprise. D'emblée, les représentants de la CFCIA ont souligné l'attrait du secteur des mines et carrières en Algérie, porté par les projets très structurants qui sont lancés et d'expliquer par conséquent l'objectif de cette rencontre : “Il y a des sollicitations des deux côtés avec en Algérie de gros besoins de carrières, mais aussi dans l'audit, l'expertise et en équipements sophistiqués ; d'où notre démarche de mettre en face besoins et offres. C'est là le travail de la CFCIA.” Par le passé, la participation algérienne au Salon français des mines et carrières, qui se déroule tous les deux ans, avait déjà permis la mise en contact des professionnels mais l'intérêt est si grandissant que l'idée d'organiser un salon en Algérie même a été évoquée et souhaitée lors de cette première rencontre d'Oran. Cet attrait du secteur des carrières et des mines, avec des besoins identifiés et qualifiés, a également été souligné par le P-DG de l'ENG, M. Sayah. Présentant sa société qui a réalisé un chiffre d'affaires de 4,2 milliards de DA en 2007, avec une croissance de 15% depuis ces cinq dernières années, l'orateur a estimé que la production de granulat est de l'ordre de 80 à 100 millions de t/an. Alors que le nombre de carrières de granulat à l'échelle nationale était en 2006 de 933, dont 661 relevant du secteur privé ; et avec 110 sablières essentiellement privées, les estimations des besoins futurs sont de 445 millions de t de granulat et 159 millions de t de sable, soit pour ce dernier un déficit en sable de 60 millions de t. Et l'interdiction d'extraction de sable des oueds à partir de 2009 va probablement accroître ce déficit et pousser dès aujourd'hui les professionnels à se tourner vers la construction de partenariats afin de développer “le sable de concassage”. Et cela, bien sûr, afin que les projets importants lancés d'ici 2009 ne soient pas pénalisés et de citer par exemple 4 500 km de routes à réaliser, 1 million de logements, 13 usines de dessalement d'eau de mer, 10 centrales électriques, les villes nouvelles, etc. D'ailleurs, les inspecteurs de l'Agence nationale de géologie et de contrôle minier, qui participaient à cette première rencontre franco-algérienne, ont eux aussi souligné l'importance du développement du sable de concassage, rappelant du même coup la réglementation en matière de protection de l'environnement dans l'exploitation des mines et carrières. Sur cette question, plusieurs participants français ont particulièrement communiqué sur les nouveaux équipements permettant, notamment la maîtrise des poussières (abattage des poussières), le traitement des eaux, les systèmes d'aération des mines souterraines... Par ailleurs, l'intervention du P-DG de Pherphos Group a été une occasion de plus, côté algérien, de faire connaître les besoins dans le secteur des mines qui a vu une cessation d'activité de nombreuses mines ces 15 dernières années. Et de citer quelques-unes des causes : “Raisons économiques, non-reconstitution des réserves, désintéressement de l'activité…” Toujours lors de son intervention, ce dernier évoquera clairement la recherche de nouveaux marchés en Europe pour l'exportation de pouzzolane et souhaite donc des partenariats qui permettraient en même temps de développer de nouveaux matériaux de construction à partir de cette matière et d'en développer les nouvelles utilisations. F. BOUMEDIENE