Déterminée à éradiquer les fléaux du terrorisme et du crime organisé, l'Algérie a décidé de consacrer des moyens considérables pour augmenter ses capacités de réponse, a affirmé le représentant algérien lors de la XIIIe reunion des ministres de l'Interieur des “5+5”, à Nouakchott. Intervenant à l'ouverture, jeudi dernier, des travaux de la 13e Conférence des ministres de l'Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale, l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, la Libye, la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et Malte, dans la capitale mauritanienne, le ministre d'Etat algérien et ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a indiqué que “l'Algérie, dans sa lutte contre le terrorisme et le crime organisé qui menacent la région méditerranéenne, a consacré de lourds sacrifices et des moyens considérables pour augmenter ses capacités de réponse”. Dans la foulée, il révélera que le gouvernement algérien, qui a décidé de renforcer de “façon exceptionnelle” les moyens des services de sécurité sur la période 2006-2010, allouera “plus de 4 milliards d'euros à cet objectif”. Selon lui, “il ne s'agit ni plus ni moins que de doubler les effectifs de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et de la Gendarmerie nationale”. Il signalera que “ces sacrifices, tels que consentis, sont également une contribution supplémentaire de l'Algérie au service de notre sécurité collective”. Zerhouni fera allusion à l'indispensable soutien des pays de la rive nord pour la réussite de l'opération en ajoutant : “Je demeure convaincu que des initiatives solidaires et complémentaires de nos partenaires consolideront l'efficacité de notre lutte, à la mesure de l'ampleur de ces investissements humains et matériels.” Dans le même ordre d'idées, il fera la proposition que la déclaration finale de cette conférence soit “complétée par l'utilité d'étudier, au niveau du comité de suivi, un certain nombre de propositions avancées par plusieurs pays, notamment la proposition que l'Algérie a faite sur la nécessité de mettre au point un plan d'action au niveau des médias pour faire face aux actions psychologiques du terrorisme”. Selon lui, “cela doit se traduire par une mobilisation volontaire des médias lourds, Internet, la presse et toute la communauté de l'information”. Détaillant la proposition algérienne, Zerhouni affirmera avoir suggéré d'introduire dans cette action des programmes qui visent “nos enfants chez nous et surtout dans les pays occidentaux”. Il précisera qu'“il est incontestable que certaines fausses idées reçues sont développées et entretenues dans les sociétés européennes et occidentales tels que "Islam = terrorisme" et l'Islam est antinomique de la démocratie”, tout en rappelant que l'Islam, à sa manière, a été le précurseur des principes démocratiques et de tolérance et prescrit de respecter les “Gens du Livre”. Le ministre estime que c'est ce type de réalité qui mérite d'être diffusée dans les sociétés occidentales et européennes. Il a dénoncé la “campagne non productive” du foulard islamique qui a d'ailleurs apporté des justificatifs supplémentaires aux extrémistes, et l'affaire des caricatures, laquelle ne peut être interprétée, d'après lui, que comme une “provocation gratuite” à l'adresse du monde musulman. Quant à l'importance de cette conférence, Zerhouni dira qu'elle a été une opportunité pour présenter “l'effort exceptionnel” fait par le gouvernement algérien pour renforcer les moyens de ses services de sécurité dans le cadre d'un programme s'étalant de 2006 à 2010 visant à doubler les effectifs et les moyens de la police et de la gendarmerie. Au passage, il fera remarquer que ces sacrifices consentis, et qui constituent d'importantes ressources prélevées sur nos programmes de développement, sont également une contribution supplémentaire de l'Algérie au service de la sécurité collective de la Méditerranée occidentale. K. ABDELKAMEL