Dans sa livraison du 13 mai dernier, votre journal a rapporté des propos qui confinent à la désinformation et traduisent une volonté de nuire à mon image de serviteur de l'Etat et de militant. La désinformation commence avec une espèce d'acharnement à vouloir à tout prix me présenter comme député de Tlemcen. Il s'agit là d'un amalgame grossier qui trouve son fondement dans la volonté de faire accroire que j'aurais subitement changé de camp et de me présenter comme celui qui tire sur les ambulances. Pour rétablir la vérité, je me dois de dire à vos lecteurs que j'ai été élu député de la ville d'Alger, où j'ai adhéré au parti du FLN depuis 1981, au début de ma carrière professionnelle. Je dois aussi souligner que c'est sur l'insistance expresse de plusieurs membres du bureau politique du FLN que j'ai accepté de figurer sur la liste des élections législatives de mai 2002. Les assurances que l'on m'avait données à l'époque sur la volonté du parti du FLN de se rénover ont fini par vaincre mes hésitations devant l'obligation d'avoir à suspendre ma carrière professionnelle où j'avais encore de nombreux projets à réaliser. Venant d'une famille qui a tant donné à la Révolution algérienne, j'ai pensé, et je le pense toujours, que le parti du FLN pouvait se ressaisir, et offrir aux compétences nationales et aux jeunes l'occasion d'apporter leur contribution pour bâtir l'Algérie dont nous rêvons encore. La cabale que je vois s'amplifier autour de moi, et que votre journal — peut-être sans le savoir — participe à la voir s'enfler encore plus, traduit l'ampleur des pesanteurs qui pèsent sur le parti du FLN. C'est là qu'est ma déception. Je suis déçu par le fait que certains responsables du parti n'ont pas réellement l'intention d'apporter du changement dans le fonctionnement du FLN et reproduisent les pratiques opaques et mesquines qui ont fait tellement de mal aux militants et au pays. Du reste votre journaliste — cette fois-ci sans la savoir, assurément — donne de ces pratiques une illustration exemplaire. Dans le propos qu'il attribue à l'une de ses sources auprès de certains responsables du FLN, on sous-entend que j'aurais couvert, je ne sais, quelle magouille à l'occasion des dernières campagnes électorales. Voilà, en effet, un travers coutumier chez certains de n'être capables de déceler que des appétits cachés ou intérêts sordides derrière toute initiative novatrice. Oui, j'ai effectivement été très actif dans la préparation des campagnes électorales de mai et d'octobre 2002. C'est, en effet, sous mon initiative que le parti du FLN a fait appel à des professionnels de la communication et des créatifs qui comptent parmi les meilleurs spécialistes dans ce domaine en Algérie. C'est grâce à eux que ces deux campagnes ont été saluées comme étant de grandes réussites médiatiques par les observateurs les plus avisés. Je suis fier d'avoir été à l'origine de cette initiative qui a donné une image rénovée de notre parti ? Je dois ajouter que le parti ne s'est pas montré très “sport” avec ces professionnels dont certains n'ont pas encore pu récupérer la totalité de leurs maigres honoraires. Quant aux “contrats” de réalisation, les seules vraies dépenses, ils ont été pour la plupart d'entre eux passés directement à l'Anep, comme cela se fait d'habitude. Je dois préciser, en outre, que j'ai réglé ces dépenses par mes propres soins, à titre d'avance. J'ai apporté ma contribution à d'autres initiatives comme, par exemple, celle qui consistait à assainir le patrimoine du parti ? Curieusement, le parti n'a réservé aucune suite aux évaluations faites.Y a-t-il quelque part une volonté de ne pas mettre à jour des choses qui dérangent ? En définitive, j'en viens à me demander si ce n'est pas moi qui dérange les méthodes et les pratiques de ceux qui veulent faire subsister le règne des prédateurs et des rentiers. Vos lecteurs comprendront ainsi que mes prises de position ne découlent d'aucune manœuvre grossière venant s'associer à des luttes politiciennes qui ne sont pas les miennes. Ils doivent savoir que je ne suis ni contre le secrétaire général Benflis ni pour le président Bouteflika. Ma seule lutte, c'est celle de voir le parti du FLN se rénover, se rajeunir et se moderniser pour constituer un cadre crédible où les Algériens apporteront leur engagement militant. C'est cet espoir qui a été déçu cette fois-ci. Mais la lutte à laquelle je crois n'est pas finie. A. B.