“Il faut chercher ailleurs les raisons de la violence qui sévit dans nos stades. C'est se tromper en disant que c'est le football qui en est la principale cause. Les raisons de la violence doivent être cherchées au sein de la société et le football n'est qu'un prétexte”, disait, hier, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Hamid Haddadj, sur les ondes de la Chaîne III. Une déclaration qui en dit long sur une situation sociale de la jeunesse algérienne. Le premier responsable du football national indique qu'il est nécessaire de trouver les moyens pour contenir ce phénomène qui se propage dans les stades de football à une vitesse alarmante : “Il est très important que ce sport retrouve ses lettres de noblesse et récupère son aspect festif.” Les Algériens sont appelés à “réapprendre à se déplacer dans les stades pour voir des matches et assister à des spectacles, non pas à la désolation que nous proposent certaines parties de football actuellement”, martèle-t-il amèrement. Pour les solutions préconisées, Haddadj pense qu'il en existe beaucoup : “Les recommandations retenues dans les conclusions du dernier brainstorming vont des textes réglementaires de la mise en conformité des différents textes qui régissent le sport en général et les associations. De nature à effectuer des amendements sur les règlements généraux et notamment ceux qui favorisent le fair-play, mais également à sévir lorsqu'il y a un manquement à l'éthique. Chaque championnat qui se termine apporte son lot d'enseignements et devrait nous permettre de proposer les amendements adéquats aux règlements généraux pour ce qui est de la gestion des compétitions, des sanctions disciplinaires et aussi pour ce qui est du volet déontologie et éthique sportive.” Il faut dire que l'actualité quotidienne du football national s'articule sur ce sujet brûlant associé à un autre phénomène qui met la balle ronde algérienne au bord du précipice. Il s'agit de la corruption qui ne cesse de revenir sur toutes les lèvres, notamment à chaque fin de saison. “La corruption est une chose et le respect de l'éthique sportive en est une autre. Les juristes peuvent faire la différence d'une façon plus distincte. Il faut préciser ces aspects, mais toujours est-il, la corruption est punie par la loi”, a concédé le président de la FAF. Il estime que l'Etat doit s'impliquer totalement pour trouver des solutions adéquates : “Sans l'implication de l'état, nous risquons de perpétuer le même système.” Pour lui, la responsabilité de l'état s'oriente vers le sens des textes et lois qui vont plonger les instances concernées dans une gestion plus efficace. Le président de la FAF estime que la refondation du football passe par un championnat à blanc, mais que cette question doit être examinée en profondeur par le bureau fédéral. C'est à l'assemblée générale extraordinaire que le problème sera exposé et qui donnera son avis. “Notre football souffre de dysfonctionnements graves. Il ne faut donc pas hésiter à proposer des solutions. Nous pensons qu'une phase transitoire que caractérise un championnat à blanc, dont il faut déterminer et définir les contours, peut en constituer une. Un championnat à blanc ne veut nullement dire l'arrêt de la compétition. Ce sera simplement une phase transitoire qui nous permettra de créer la sérénité nécessaire pour la mise en œuvre d'une série de mesures à même de retrouver une certaine cohésion pour le football”, souligne-t-il. Malik A.