Reportée à quatre reprises, l'affaire dite du “groupe de Batna” a enfin été traitée hier par le tribunal criminel près la cour de Boumerdès. Cette affaire implique trois inculpés, en l'occurrence l'ex-n°2 du GSPC, Samir Saâyoud 36 ans, alias Abou Mousaab tué en février 2007 à Si Mustapha, B. Hocine 26 ans et C. Ahmed 47 ans arrêtés en juillet 2006 dans un barrage fixe à Tidjellabine. Alors que la peine capitale a été infligée à l'encontre de l'ex. n°2 de l'ex-GSPC les deux autres présents au box des accusés, ont été condamnés chacun à 12 années de prison ferme pour les chefs “l'adhésion à un groupe terroriste armé, atteinte physique et morale contre les biens, recel, édition et diffusion de documents et enregistrements faisant l'apologie des actes terroristes, recel d'armes et de munitions de guerre sans autorisation”. Cette affaire remonte au 29 juin 2006 lorsque les gendarmes de la localité de Tidjellabine dans la wilaya de Boumerdès, arrêtent un véhicule de marque Mercedes immatriculée à Tébessa, conduite par C. Ahmed accompagné de B. Hocine envoyé en tant qu'émissaire par l'“émir” du groupe de Batna (zone 5) Abou Hassan Younès vers l'“émir” national du GSPC Abdelmalek Droukdel alias Mossaab Abdelwadoud. En fouillant la Mercedès, les gendarmes découvrent outre des armes automatiques, notamment un Tocarev dissimulé sous le siège avant du conducteur, la somme, des documents et CD subversifs, des cartes géographiques ainsi que des manuels traitant du mode de fabrication et de maniement des explosifs édités par la cellule de communication du GSPC qui sera démantelée plus tard par les services de sécurité. Hier, devant le président du tribunal, l'accusé, B. Hocine qui avait déclaré, selon l'arrêt de renvoi de l'affaire, a nié hier en bloc les accusations portées sur lui déclinant toute responsabilité. Mais le procureur lui a rappelé les propos tenus devant le juge d'instruction, notamment la nature de ses missions effectuées pour le compte du groupe de l'ex-GSPC de Batna. L'accusé avait reconnu lors de son arrestation qu'il avait fait escale à Si Mustapha pour y rencontrer deux chefs terroristes dont Saioud Samir abou Moussaab qui lui a remis “la commande” faite par l'“émir” de Batna. De son côté, l'accusé C. Ahmed devait reconnaître qu'en sa qualité de chauffeur de taxi clandestin résidant à Tébessa, il n'avait pas trouvé d'inconvénient à ce qu'il transporte l'envoyé du groupe de Batna vers le centre du pays pour un million de centimes et décline toute connaissance préalable avec son co-accusé. Me Touati Saïda, qui assurait la défense de C. Ahmed, a plaidé la totale innocence en demandant la relaxe. À signaler que le parquet avait requis pour chacun des accusés, 20 ans de prison et la peine capitale pour l'ex. n°2 de l'ex-GSPC Saioud Samir. Par ailleurs, et dans une autre affaire, le tribunal a condamné sept autres terroristes dont l'“émir” Talha alias Khelifi Youcef de Ouled ali à la peine capitale pour le chef d'accusation “homicide volontaire et adhésion à un groupe terroriste”. M. T.