Le gouvernement italien pense œuvrer avec Paris pour “remettre au goût du jour” certaines politiques “démodées” de l'Union européenne, comme celle sur l'immigration, évoquant dans ce contexte le “pacte pour l'immigration” du président français Nicolas Sarkozy. “Nous voulons travailler avec d'autres pays pour remettre au goût du jour les politiques européennes. Le pacte pour l'immigration du président français, par exemple, démontre la volonté (française, ndlr) de mettre en œuvre la politique que le commissaire Frattini avait déjà poursuivi au cours des six derniers mois”, a déclaré Andrea Ronchi, ministre des Affaires européennes, dans une interview hier au quotidien Il Sole-24 Ore. Franco Frattini, ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Silvio Berlusconi, était auparavant commissaire européen en charge, entre autres, des questions d'immigration, où il avait prôné une politique plus restrictive, notamment pour les Roumains en Italie. La France, reprenant des idées développées par Nicolas Sarkozy, négocie actuellement avec ses partenaires de l'UE un “pacte pour l'immigration” incluant l'idée d'un “contrat d'intégration” pour les nouveaux arrivants afin de réduire les clandestins et de “choisir” l'immigration légale. Paris doit assurer la présidence tournante de l'UE au second semestre de l'année. “Nous pouvons et nous voulons travailler avec les autres pour remettre au goût du jour certaines politiques un peu trop démodées, dont justement celle sur l'immigration et la sécurité”, a réitéré M. Ronchi, interrogé par le journal sur les possibles réactions de Bruxelles aux nouvelles mesures de lutte contre l'immigration clandestines adoptées il y a dix jours par le gouvernement italien. Le gouvernement Berlusconi a décidé un nouveau tour de vis contre l'immigration avec la création du délit d'immigration clandestine, des expulsions plus faciles ou le prolongement du séjour dans les centres de rétention de deux à 18 mois. R. I./Agences