À l'initiative du conseil scientifique de l'Association des asthmatiques de la wilaya, et sous l'égide de la Fédération nationale des asthmatiques et des insuffisants respiratoires, les désormais traditionnels “Etats généraux de l'asthme” ont été réédités récemment à la Maison de la culture de Mostaganem. Ils étaient à leur 8e édition annuelle, consacrée cette fois-ci au thème de “La prise en charge de l'asthme et du tabagisme scolaire”. À titre de conférenciers ou d'animateurs de travaux en ateliers, d'éminents spécialistes, à l'instar des professeurs Berrabah et Lellou du CHU d'Oran, ou Bencharef du CHU de Beni Messous, ont pris part à l'importante rencontre médico-scientifique ayant réuni médecins, patients asthmatiques, techniciens de laboratoires pharmaceutiques et nombre de représentations d'associations-sœurs de certaines régions du pays. Sous l'intitulé “Tabagisme scolaire de l'adolescent”, la professeur Bencharef a passé en revue une étude concernant l'incidence de l'asthme en milieu scolaire, menée il y a quelques années à Constantine, avant de présenter l'expérience du projet “Classe sans tabac'', initié à Alger. Un projet qui s'inspire d'une expérience française et qui touche, pour l'heure, quelque 800 élèves répartis en 24 groupes de collégiens s'imposant l'abstinence de toute tentation de fumer durant toute l'année scolaire. Lui emboîtant le pas, le professeur Lellou développera la plus récente stratégie en matière de prise en charge de l'asthme. Une stratégie mise en branle depuis l'année 2006 et basée sur le contrôle de la maladie par la mesure et l'appréciation de la réactivité du malade face au traitement suivi. Une appréciation inhérente à 6 paramètres dont la fréquence de la manifestation des symptômes diurnes et nocturnes, ou la réponse au traitement de secours prodigué, que le médecin doit observer, voire quantifier, pour juger le degré d'efficacité de la prise en charge de l'asthmatique. Le professeur Berrabah du CHU Oran indiquera, quant à lui, que quelque 30 000 décès liés au tabac sont annuellement enregistrés en Algérie. 1 500 décès se rapportent à la catégorie des fumeurs dits passifs, c'est-à-dire inhalant, malgré eux, de la fumée en côtoyant des fumeurs. Au niveau mondial, on estime qu'ils sont 700 millions d'enfants fumeurs passifs, qui respirent l'air vicié de fumée de tabac, rejetée par les adultes partageant les mêmes espaces. Le thème retenu cette année privilégie davantage l'approche préventive de la pathologie, dans le but d'assurer une meilleure prise en charge, dans laquelle, élève, parents, enseignant, psychologue et éducateur au niveau de l'établissement de jeunes doivent être des acteurs dynamiques, pleinement impliqués. De la sorte, inéluctablement, les coûts en seront certainement réduits pour le système public de la santé et l'élève sera mieux porté à vivre en harmonie dans son environnement. Comme de coutume, cette 8e édition des “Etats généraux de l'asthme” était financée grâce à la contribution de la communauté européenne et d'une poignée de sponsors, constitués essentiellement de laboratoires pharmaceutiques. M. O. T.