Le directeur général du groupe pétrolier français Total, Christophe de Margerie, a estimé hier que les cours du pétrole allaient “rester élevés”, et ne pouvaient pas descendre durablement sous les 80 dollars le baril, “limite technique” imposée par les coûts de production. “Les prix de l'énergie vont rester élevés, je ne pourrai pas vous dire le contraire pour vous faire plaisir”, a déclaré M. de Margerie devant les commissions des finances et des affaires économiques de l'Assemblée nationale. “Le coût de renouvellement des productions et des réserves est à un prix de 80 dollars le baril, ce qui fixe une limite technique”, a-t-il ajouté. M. de Margerie a, par ailleurs, déclaré se “poser des questions” sur la présence de son groupe au Nigeria, où les compagnies pétrolières sont régulièrement la cible de la rébellion, évoquant les risques que court son personnel sur place. Mais “si Total ou une autre compagnie pétrolière, si nous décidons de partir du Nigeria pour des raisons de sécurité, ce n'est pas 130 dollars, c'est X que vous aurez”, a-t-il ajouté. Citant la production quotidienne du Nigeria, il a estimé qu'avec “2 millions de barils en moins, on serait confrontés à un véritable manque d'énergie et à des prix qui flamberaient”. Les enlèvements d'employés du secteur pétrolier ou de leurs proches sont fréquents au Nigeria, premier producteur de brut d'Afrique. La plupart des personnes enlevées sont généralement libérées après le paiement d'une rançon. Après avoir atteint un pic à 135 dollars le baril le 22 mai, les cours du pétrole évoluaient hier matin sous la barre des 125 dollars.