Mme Hanoune a appelé à un débat national au niveau de l'APN conformément aux lois de la République. Réunie en session ordinaire afin d'examiner la situation de son parti sur le plan interne et externe, Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale de cette formation, a procédé à l'évaluation des réunions des cinq comités régionaux chargés de centraliser l'ensemble des activités. Cette rencontre était aussi une occasion pour dresser un bilan sur la situation actuelle du pays. “Il suffit du moindre problème pour que des émeutes se déclenchent. Nous considérons que le pays est assis sur une poudrière, produit de longues années de privatisation, d'attentes insatisfaites et de douleurs. Par conséquent, seules des mesures immédiates et conséquentes sont nécessaires pour désamorcer la crise, résorber la facture ainsi que réconcilier la jeunesse avec l'espoir”, a soutenu Louisa Hanoune. L'oratrice s'est exprimée, également, sur plusieurs sujets sensibles, à savoir la politique de privatisation, le phénomène des harragas, les émeutes de Berriane, les libertés individuelles, notamment le syndicalisme ainsi que la liberté de culte. Concernant ce dernier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a estimé que chaque personne est libre de choisir sa religion tout en respectant la Constitution. “Il ne faut pas confondre entre la pratique d'une autre religion et l'évangélisation”, a-t-elle expliqué. Elle précise que son parti s'est abstenu de voter sur l'ordonnance 2006 concernant la pratique du culte. Intégrée sur l'affaire Habiba accusé d'évangélisation, la secrétaire du parti a déclaré : “Selon les informations qui ont été rapportées par la presse, il n' y a pas eu de preuve tangible d'évangélisation, sachant que les seules preuves qui existent sont Ies dix exemplaires de Bible trouvés dans son sac. Signalons également que les personnes qui ont nié être chrétien ont été libérées contrairement à Habiba qui a reconnu pratiquer une autre religion que l'islam”. Elle a estimé, par ailleurs, qu'il ne faut pas surdimensionner cette affaire d'évangélisation car cela pourrait nuire à l'image de notre pays. Notant que la communauté chrétienne n'atteint pas les 1%. Evoquant les derniers incidents survenus dans certaines régions du pays, notamment ceux de Berriane (Ghardaïa), Mme Louisa Hanoune, s'est posée la question de savoir “à qui profiterait la déstabilisation de l'unité nationale, à travers de prétendus conflits ethniques, montés de toute pièce, pour des raisons ambiguës”. Elle a appelé à la nécessité d'œuvrer à la clarification et à la définition des responsabilités des politiques. La secrétaire a exprimé, par ailleurs, son rejet de la loi relative aux biens domaniaux, dont les amendements ont été adoptés dernièrement par l'Assemblée populaire nationale (APN). Devant les élus de la wilaya d'Alger, elle a déploré l'adoption de cette loi, soulignant qu'elle contribue à “l'effritement du tissu national”. Abordant la crise alimentaire dans le monde, la secrétaire générale du PT a émis des critiques sévères concernant le sommet de la FAO, dont les travaux ont pris fin jeudi à Rome. Indiquant que les politiques des grandes puissances qui contrôlent l'alimentation mondiale sont “insidieuses et hypocrites” qui visent à maintenir les pays du tiers monde sous une dépendance alimentaire continue. Au sujet de la politique de privatisation suivie par le gouvernement, Mme Hanoune a réitéré son rejet catégorique, appelant ainsi à un débat national au niveau de l'APN sur ce sujet, conformément aux lois de la République. Nabila Afroun