Le prix Benchicou de la plume libre, qui distingue chaque année deux journalistes parmi les plus dévoués à la liberté d'écrire et de penser, a été attribué, pour l'année 2008, à l'un des pères du journalisme algérien indépendant, Bachir Rezzoug, et au journaliste tunisien emprisonné Slim Boukhdir. Le Comité Benchicou pour les libertés (CBL), qui place l'évènement de cette année sous le signe “Un journalisme à l'écoute de la société”, a voulu honorer deux personnalités qui ont mis leur plume au service de nos peuples de tout temps trahis et abusés, et dont ils ont saisi qu'ils ont toujours eu besoin d'une solidarité aussi vaste que l'immensité de leurs solitudes. Institué en 2005 par le CBL durant l'incarcération du directeur du Matin, le prix Benchicou de la Plume libre a honoré, les précédentes années, de nombreux journalistes algériens et maghrébins : Hakim Laâlam (2005), Bachir Larabi et le Marocain Ali Lmrabet (2006), le regretté Abdelhak Beliardouh et le journaliste syrien emprisonné Michel Kilo (2007). En choisissant d'honorer cette année Bachir Rezzoug, le CBL a, d'une part, voulu rendre hommage au talent et au parcours exceptionnels du journaliste et, d'autre part, rappeler que le journalisme algérien d'aujourd'hui a eu ses fondateurs et ses architectes, et que Bachir Rezzoug en fut certainement l'un des plus remarquables. En distinguant Slim Boukhdir, le CBL a tenu à honorer un exemple de courage et d'opiniâtreté contre la dictature et l'injustice, un journaliste qui se consacre à la liberté en dépit de la répression, de la torture et de l'intimidation de la part du régime tunisien. Le prix Benchicou de la Plume libre 2008 sera remis samedi 14 juin, journée de la plume libre, à 11h, à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, en présence de personnalités des médias et de la société civile. C'est le choix du CBL d'organiser, désormais, la cérémonie en dehors de la capitale. Pour l'année 2009, le choix sera porté sur une autre ville algérienne.