Trois secondes, 3 interminables secondes, c'est le temps qu'a duré le tremblement de terre d'une magnitude de 5,5 sur l'échelle de Richter qui a touché la wilaya d'Oran ce vendredi à 21h02. L'épicentre du séisme étant situé à 30 km au nord-ouest d'Oran en mer, la secousse a été ressentie jusque dans les wilayas de Mascara, Aïn Témouchent. Dans plusieurs quartiers d'Oran, la panique s'est emparée de nombreuses familles oranaises qui se sont précipitées à l'extérieur de leurs habitations, certaines personnes revêtues d'un simple pyjama. Des enfants blêmes, des bébés portés par leur père, des femmes âgées psalmodiant et invoquant Dieu… se sont retrouvés dans les rues et les jardins des cités périphériques, à peine les premières vibrations ressenties sous leurs pieds. C'est lors de ce mouvement de panique générale que de nombreuses personnes ont été blessées, notamment un jeune homme qui s'est jeté du deuxième étage de son immeuble. Le soir même, les services de la Protection civile ont pris en charge 11 blessés légers, alors que les UMC ont enregistré dans la nuit une trentaine d'admissions. Les types de blessures que les médecins ont dû prendre en charge sont souvent des contusions, des hématomes et autres fractures légères sans oublier les malaises chez nombre de femmes et de personnes âgées, apprend-on encore. Par ailleurs, la Protection civile était toujours hier à la recherche d'un marin disparu qui péchait la nuit au niveau de fort Lamoune. L'éboulement d'une partie de la falaise a probablement provoqué le chavirement de son embarcation. Par ailleurs, dans certains quartiers comme à Gambetta et les HLM, le séisme a provoqué une panne d'électricité, ce qui a accentué la frayeur et la panique des familles qui se sont senties piégées, dans le noir, à l'intérieur de leurs logements. Les locataires de l'AADL également ont vécu une soirée des plus terribles comme les habitants des immeubles menaçant ruine. Les dégâts matériels légers ont justement été enregistrés au niveau des quartiers de Sidi El-Houari, Scalera, Plateau, etc. Des murs fissurés, des plafonds effondrés et des escaliers en partie endommagés, nous signale-t-on çà et là. Pour les candidats au bac, la nuit fut forte en émotion ajoutant à leur stress la veille de l'épreuve fatidique. “Ma fille qui passe le bac aujourd'hui n'a pas pu dormir toute la nuit elle avait peur des répliques, je me demande comment elle va s'en sortir pour ce premier jour !” nous raconte une mère de famille. Durant une bonne partie de la nuit, en effet, des dizaines et des dizaines de familles ont choisi de rester dehors de peur de retourner dans leurs habitations, attendant que les répliques passent. Une commission mixte doit être mise en place par les autorités locales pour évaluer les dégâts occasionnés au niveau de certains immeubles vétustes. Déjà dans la nuit du 8 au 9 janvier, un séisme d'une magnitude de 5,6 sur l'échelle de Richter avait provoqué les mêmes scènes de panique qui ont été vécues vendredi, rappelant à la population d'Oran que l'on se trouve bien dans une zone à forte activité parasismique. F. Boumediene