La visite du ministre espagnol de l'Intérieur aura été une occasion pour la signature entre Alger et Madrid d'une convention de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. L'Algérie et l'Espagne sont arrivées à un accord sur une convention de coopération dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le crime contre les personnes. La convention a été signée hier entre le ministre de l'Intérieur M. Nordine-Yazid Zerhouni et son homologue espagnol, M. Alferdo Perez Rubalcaba, qui a effectué une visite d'une journée à Alger. La convention peut être étendue à la coopération dans les domaines de la Protection civile, les douanes, les élus et les collectivités locales, ont indiqué les deux ministres dans un point de presse à la fin de la cérémonie de signature. Cette convention tombe à point d'autant que l'Espagne vient de renforcer encore son dispositif de lutte contre les réseaux de soutien aux groupes terroristes islamistes maghrébins. La dernière opération menée par les services espagnols contre ces réseaux s'est soldée, entre autres, par l'arrestation d'une dizaine d'Algériens. Six d'entre eux ont été inculpés par la justice. “Il y a de fortes probabilités qu'ils soient poursuivis pour soutien au terrorisme”, a indiqué le ministre espagnol. Toutefois, la question d'extradition ne semble pas être à l'ordre du jour. D'ailleurs, M. Zerhouni s'est contenté de dire que l'accord “est en bonne voie” en précisant que cela “relève du ministère de la Justice”. En attendant la mise en œuvre de l'accord, les deux pays, qui ont des relations de coopération et un partenariat de longue date, continuent de lutter chacun de son côté contre cette criminalité. L'autre problème commun, et qui ne bénéficie pas encore d'une coopération effective entre les deux pays, est le phénomène des harragas. Le ministre de l'Intérieur n'a pas encore consacré cette dénomination à la mode et préfère l'émigration irrégulière. La question n'est toujours pas tranchée. Pour ceux retenus dans les centres de rétention espagnols, M. Zerhouni a indiqué que “l'Algérie fait son devoir envers les citoyens établis à l'étranger, ceux installés de manière illégale, elle fait tout pour leur faciliter le retour au pays”. Manière de rassurer à la fois les “clandestins”, leurs familles ainsi que la partie espagnole quant au traitement qui leur sera réservé dans le pays. Mais cela ne concerne que ceux parmi les clandestins qui sont appréhendés par les services espagnols. Mais il n'a pas été possible d'avoir une réponse sur les harragas qui ont réussi à atteindre le royaume, mais qui vivent dans des conditions insupportables pour la simple raison que l'organisation du point de presse ne permettait pas de poser la question. Les deux ministres semblent s'accorder sur les différents sujets et préoccupations, particulièrement sur le crime organisé et le terrorisme que l'Espagne, qui vit depuis longtemps celui de l'ETA, a subitement découvert celui des islamistes, les attentats de Madrid, à la veille du scrutin législatif. Alors qu'elle n'a jamais été inquiétée auparavant comme nombre de pays de l'Europe occidentale utilisés comme base arrière ou source de financement ou parfois comme pays de transit par les terroristes islamistes. Avec ses ramifications, ce terrorisme représente désormais une menace pour tous les pays, tout comme le crime organisé qui s'est internationalisé. Sur la question de l'UPM, M. Zerhouni n'a pas voulu s'étaler et a simplement déclaré que “M. Fillon sera la semaine prochaine à Alger, nous en saurons plus sur le projet”. D. B.