La localité frontalière Akid-Lotfi a été le théâtre, dans la nuit de samedi à dimanche, de violentes émeutes provoquées par des contrebandiers de la région qui ont dressé des barrières constituées de pneus enflammés sur les axes routiers menant à la localité et incendié plusieurs véhicules, apprend-on de source bien informée. Les fauteurs de troubles, pour la plupart des contrebandiers étrangers au village, ont semé, durant toute une partie de la nuit, le désordre dans la localité et s'en sont pris aux véhicules en stationnement en y mettant le feu ainsi qu'aux habitations du village en lançant des projectiles et ce, en vue de faire sortir dans la rue les habitants de la localité qui se sont barricadés à l'intérieur de leurs maisons en attendant l'arrivée des forces d'intervention relevant du groupement de gendarmerie. Les habitants de la localité, ne se sentant nullement concernés par les revendications des contrebandiers, ont préféré se cloîtrer chez eux et laisser faire les gendarmes qui, après plusieurs heures de confrontation avec les fauteurs de troubles, ont réussi à faire revenir le calme. Cette autre tentative de déstabilisation de la frontière intervient quelques jours après celles fomentées par les cartels de la contrebande dans la localité frontalière Akid-Lotfi où les contrebandiers s'en sont pris à un entrepôt des saisies des Douanes algériennes qu'ils ont tenté d'incendier à l'aide de cocktails Molotov et où plusieurs véhicules saisis avaient été complètement calcinés. Il faut, cependant, rappeler que c'est suite à la mise sous haute surveillance de la frontière que ces troubles sporadiques, fomentés par les cartels afin de faire plier les autorités à leurs exigences, ont commencé à faire leur apparition. Selon plusieurs sources frontalières concordantes, il semblerait que le nouveau partenariat gendarmerie-douane, établi dans le cadre de la lutte contre le crime organisé et le trafic transfrontalier, ait porté un grand préjudice aux intérêts des cartels implantés des deux côtés de la frontière qui n'hésitent devant aucun moyen pour essayer d'intimider les responsables des services de sécurité chargés de la surveillance de ce secteur. En ce qui concerne cette cabale menée actuellement à l'endroit de ce secteur stratégique de la frontière, ces mêmes sources n'hésitent pas à pointer du doigt directement certaines parties marocaines qui manipulent cette frange de la population ainsi que certains nouveaux élus de la région connus pour leurs accointances familiales avec le Maroc. Signalons que la zone frontalière dépendant du 1er et du 19e GGF est actuellement hermétiquement bouclée et que les dizaines de pistes carrossables conduisant au territoire marocain, tracées il y a plusieurs années par les trafiquants de la région, ont toutes été bloquées par le 1er GGF à l'aide d'engins. Une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale en vue d'identifier les véritables auteurs qui sont derrière ces troubles qui ont secoué la localité Akid-Abbès. Alimoussa Jamal